14 février 2016

Stewart Island, troisième île de Nouvelle-Zélande et réserve ornithologique



Jours 165 & 166
Lundi 23 & mardi 24 février

Aujourd'hui, on a dit merde au budget et, plutôt que rester s'emmerder dans la triste ville fantôme d'Invercargill, on prend le ferry direction...


*  *  *
* STEWART ISLAND *




Stewart Island, c'est la troisième île de Nouvelle-Zélande, injustement méconnue du grand public. Située au sud du pays, elle fait près de 2000 km carrés, abrite un unique et tout petit village essentiellement pêcheur de 300 habitants, de nombreux parcours de treks et on y voit régulièrement des aurores australes en hiver. Mais pas seulement.

Car Stewart Island, c'est aussi THE endroit pour observer des kiwis à l'état sauvage
Ainsi que tout une foule d'oiseaux rares et sauvages. 

L'île est pour ainsi dire préservée, aucun chien n'y est admis, et ils guettent en permanence les traces d'éventuels opossums. Mais comme il n'y a aucun prédateur, l'île toute entière est devenue un véritable sanctuaire pour les oiseaux (80% de l'île est un parc national, ça aide). En plus du kiwi, on peut y voir, avec un peu de chance, des kaka (krkrkr), des kakapos, des albatros <3, des tuis, des manchots, des pingouins bleus... Ça tombe bien, bibi est fan des oiseaux.


Mais d'abord, un cout intermède de lose.
Tu te souviens, hier, au Milford Sound, quand le bus s'est mis à hurler et à fumer à tel point qu'on a dû condamner un tunnel pour nous laisser passer en sécurité, et qu'on n'a pas pu dépasser la première vitesse ? Voilà, ben aujourd'hui, Karlyn fait réparer le bus sitôt la civilisation retrouvée. Du coup, la pause lunch qui devait durer 45 minutes dure finalement plus de deux heures et on se retrouve grave en retard, peut-être même qu'on va rater le dernier ferry de la journée pour Stewart Island. 
Mais bon, on va pas non plus trop se plaindre, il fait grand beau et on est à Te Anau, un coin du fiordland sublime avec un grand lac, des montagnes et des cormorans partout. Et du café.

Te Anau. C'est beau.

Deux heures plus tard, donc, Karlyn est de retour avec un bus qui roule ! Verdict ? Le turbo était tombé. Tu m'étonnes qu'on montait pas les pentes. Entre ça, le siège pété et la vitre explosée, on peut dire que prendre le bus en Nouvelle-Zélande, c'est tout une aventure, quand même.

Mais donc, c'est parti pour une course folle de 4h à fond la caisse dans l'espoir de ne pas arriver en retard au ferry. Karlyn jure dans tous les sens et se réjouit que son bus ne soit pas équipé d'un gps qui alerte sa compagnie lorsqu'il dépasse la limitation de vitesse, tout en nous proposant des jeux et en nous tenant informés de ses tentatives pour retenir le ferry. Si tu veux tout savoir, au ferry, ils s'en battent allègrement les couilles que sept pégus soient en retard à cause d'une panne, ils vont pas faire attendre tout un bateau pour nous. C'est pas faux. Mais bon. Heureusement, tout est bien qui finit bien, on arrive 10 minutes avant le départ, le temps de sauter du bus, de récupérer nos sacs et de dire au revoir et surtout MERCI à Karlyn, puis on embarque.


Contrairement au monstre qui relie Wellington à Picton en 3h, le ferry qui nous emmène sur Stewart Island est tout petit et met environ une heure pour rallier Oban, le seul village de l'île.
Ça tangue sévère, le Boudin pique un somme pendant que je tente de comprendre l'accent absolument imbitable d'un Kiwi local. Pour te donner une comparaison, prends l'accent paysan le plus caricatural, et mélange-le à du Québécois. Maintenant, écoute attentivement et essaie de comprendre. Voilà.

Le mec du backpackers est on ne peut moins aimable — je pensais pas que "dude" pouvait être dit d'une manière aussi agressive — alors sitôt installées, on se rue dehors avec les deux meufs de notre chambre et notre copain Kyle, un Canadien vraiment trop cool et discret et passionné de photo, pour partager un gros fish&chips et une bière sur le port, dans le soleil couchant. Ici, les fish&chips sont faits avec du bluecod, à savoir du cabillaud bleu, qui est censé être l'un des meilleurs poissons du coin. Moi, j'en ai surtout retenu qu'il est scandaleux de gâcher un si bon poisson avec autant d'huile, mais bon, les goûts anglo-saxons et moi...

À la nuit tombée, on marche une dizaine de mètres vers le port pour observer une petite colonie de pingouins bleus s'agiter et partir à la pêche. On les devine plus qu'autre chose, dans la pénombre, mais c'est assez cool malgré tout. Le pingouin bleu, pour info, c'est le plus petit pingouin du monde, natif de Nouvelle-Zélande, et il est vraiment bleu.



Après ça, on se lance dans la très attendue chasse au kiwi sauvage ! Aka, comment crapahuter à l'aveuglette dans l'île pour tenter de voir un piaf qui détale au moindre bruit.

Inutile de dire qu'on en a pas vu. Déjà parce qu'il s'est mis à tomber des trombes d'eau (du coup on voyait rien), et ensuite parce qu'on a eu la bonne idée d'y aller à cinq, et que sur ces cinq, deux usaient et abusaient de leur fucking lampe de poche de téléphone portable. Du coup, on a entendu des cris de kiwis (monstre cool) et on les a bien entendu décamper comme des dératés, mais on n'en a pas vu. Ah que non. Donc on est rentrées se coucher, trempées et frigorifiées.





Le lendemain, manque de bol, il fait paaaas spécialement beau. Et en plus, oh comme c'est étonnant, j'ai chopé un gros rhume (si je croise un kiwi je me mouche dedans, rien à foutre). On quitte l'hôtel à 10h, on dépose nos sacs au terminal du ferry puis on prend un café sous la pluie, avant de se décider à partir pour une petite marche de 8km aller-retour vers le phare de Acker's point quand elle cesse.

Et on regrette pas du tout.
Stewart Island, c'est joli. Vraiment. Du genre, si je retourne là-bas un jour, j'y consacrerai au moins une semaine entière. Y a plein de petites criques au sable doré et aux eaux allant d'un bleu turquoise à un bleu saphir profond que même le ciel gris ne parvient pas à gâcher, des oiseaux qui pépient en pagaille de manière un peu chelou parfois (le Tui imite R2-D2 à la perfection, par exemple). Après avoir longé la route côtière sur quelques centaines de mètres et avoir aperçu des boucs dans des jardins, on emprunte un petit sentier sinueux à flanc de falaise et relativement escarpé qui nous plonge au cœur de la végétation. Et c'est un peu comme si on se retrouvait au pays des merveilles. Y a un côté très onirique dans cette forêt, avec tous ces oiseaux autour de nous.

On arrive au phare, on redescend pour pique-niquer dans une petite baie qu'on avait repéré à l'aller, le soleil pointe son nez eeeet il est déjà l'heure de prendre le ferry en sens inverse en direction de Bluff, pour retrouver nos compagnons de bus et Karlyn.







L'eau.

L'EAU.



"LET'S MAKE A MESS OF THIS FISH&CHIPS SHOP !"


J'ai déjà raconté à quel point Karlyn prend son rôle très au sérieux. En plus de vouloir nous montrer absolument tous les coins du pays, il a à cœur l'état de notre estomac. C'est pourquoi, avant de repartir pour Queenstown, il nous arrête devant un touuuuuuut petit restaurant à emporter, nous regarde avec un grand sourire de gamin et hurle "let's make a mess of this fish&chips shop !" Ce qui, en français, veut dire "déglinguez-moi ce restaurant", et qui donne, avec l'accent kiwi "lit's mayke a miss of this fish&chips shop !".
Boh, on se fait pas prier.
La pauvre dame est complètement dépassée, mais ses corn dogs sont gigantesques et délicieusement gras. 






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