30 octobre 2014

Pumpkin juice and witch nails

L'image est ©moi.


JOYEUX HALLOWEEN les copains !


Ici, c'est cool, on le fête en vrai. J'en ai un peu douté, ne voyant aucune maison se décorer, mais hier, les fantômes et autres citrouilles ont fleuri partout dans les jardins. Les filles ont leurs costumes prêts, leurs seaux à bonbons parés, super frenchie nanny a sorti les fringues noires et les cernes de mort-vivant. Ce soir... direction le voisinage !


Trick or treat ?



29 octobre 2014

Waiheke Island




• Jours 43 à 45
Samedi 25 octobre - Lundi 27 octobre

LA LIBERTÉ.


Ce week-end fut un week-end de trois jours, le lundi étant la fête nationale du travail, et j'en ai profité pour réserver une escapade solitaire sur l'île de Waiheke, à 35 minutes en ferry d'Auckland. Grâce à un super deal sur Grabone, j'ai eu mon aller-retour à moitié prix, même que. (et j'ai découvert le soir de mon arrivée là-bas que j'aurais pu l'avoir à -95% soit 2$, même que).

La journée était radieuse. Pas un nuage à l'horizon, juste du ciel bleu, une température avoisinant les cool et mon t-shirt Star Wars qui m'a laissé une trace de bronzage agricole immonde en même pas trente minutes passées à attendre le ferry sur un banc.




Le trajet jusqu'à l'île dure en moyenne 35 minutes, comme je le disais. Bien qu'assez petits, les ferrys font trois étages, et si l'envie vous venait de faire comme moi et de grimper prendre votre siège tout en haut du bateau, sur la terrasse, pour profiter du soleil et de la vue pour prendre des photos : NE LE FAITES PAS.
Parce que le ferry va vite et que la Nouvelle-Zélande, c'est le pays du VENT. Froid. Vous finirez, au mieux, en hurlant "OW FUCK IT I FORGOT ABOUT THIS SHIT" comme mes voisins Kiwis, ou, comme moi, congelé en vous marrant tout seul parce que, putain, vous auriez dû y penser, merde. Alors vraiment, faites pas les cons, asseyez-vous sagement à l'intérieur et sortez quand vous voulez prendre des photos.

Mais bon, c'est pas un peu de maquillage ou de nez qui coulent qui allaient m'arrêter, je suis restée fièrement assise sur ma chaise jusqu'à la fin, et je suis bien contente d'avoir les cheveux courts, au passage, parce que je les avais encore jamais eus si emmêlés. Bref, on s'en cogne. 
Je disais que j'ai donc pu faire plein de photos, mais y a probablement que moi qui les trouve intéressantes, et c'est parce que j'ai vu le paysage en vrai. 







Les photos ne rendent pas justice à ce que j'ai vu ce week-end. Mais alors, pas du tout. Qu'elles aient été prises sous le radieux soleil du samedi ou sous les nuages du dimanche.

Parce que l'île de Waiheke est vraiment jolie. L'eau y est turquoise, même si elle n'a pas la transparence des lagons tropicaux, les plages de sables blanc s'étirent entre des criques de roche oxydée, y a des palmiers partout, des fleurs colorées absolument improbables, et une ambiance particulière qui se dégage de chaque maison, de chaque commerce.
Les chauffeurs de Fullers, la compagnie de bus qui fait le tour de l'île (93km carrés quand même) sont super aimables, ils te tapent la discut avec allégresse et te déposent là où ça t'arrange si t'es assez sympa, même si c'est pas un arrêt officiel. Du coup, j'ai gagné dix minutes de marche pour rejoindre mon backpacker.


Parlons-en, de mon backpacker. J'ai passé deux nuits à Kina Backpackers, une touuuuute petite auberge qui ne possède que deux dortoirs de huit personnes et une dizaine de chambres doubles. L'ambiance y est on ne peut plus conviviale, on t'offre une bière pour peu que tu squattes un pouf au soleil pendant quelques minutes, y a une vue imprenable sur la baie de Onetangi, les patrons sont géniaux. L'écran plat dans le lounge est équipé d'une X-box 360 et d'un lecteur blu-ray, et les deux bibliothèques sont pleines à craquer de livres dans toutes les langues, abandonnés là par des visiteurs trop chargés, la cuisine regorge de free food et, pour peu que tu sois là au bon moment, on te propose de partager le poisson pêché dans la journée, les sushis fraîchement préparés ou whatever.
En gros, JE CONSEILLE À MORT.
Tiens, d'ailleurs je dois aller les encenser sur Trip advisor.

La vue depuis les gros canapés confortables du lounge. Et le jardin.


Et ça, c'est juste en traversant la route.

Mon week-end s'est résumé à la randonnée.

Ouais non, vous rêvez pas, j'ai randonné. Et pour une fois, ça mérite vraiment l'appellation, puisque j'ai marché environ cinq kilomètres le samedi dans tout Onetangi et Oneroa, et pas moins de quinze le dimanche pour explorer les différentes baies de l'île. J'ai traversé trois circuits de randonnée différents. OUAIS. Moi. Et comme vous l'avez certainement retenu, la Nouvelle-Zélande c'est pas trop trop le plat pays, j'ai fait que monter et descendre des pentes raides comme ça.
Je sens plus mes fesses.







Le samedi, donc. Onetangi (qui se prononce O-ni-tan-gui), là où j'ai dormi. Ses escaliers de la mort aux 187 marches pour rejoindre Kina, sa longue langue de sable blanc, ses deux bars et ses occupants qui te disent tous "eh bah on est bien équipée" en voyant mon appareil photos. 

Onetangi, sur la carte, c'est en plein milieu de la côte nord de l'île, mais en fait c'est le bout du bout de la ligne de bus. C'est paumé, c'est mignon, c'est la plus grande plage et les gens sur le ferry avaient peur qu'elle soit blindée ; elle était vide. Par contre elle était blindée de bateaux.

Comme j'avais eu la très bonne idée de prendre un forfait bus pour la journée, sitôt après avoir fait le tour du village (rapide, le tour, c'est tout pitit et pas méga excitant si t'as pas envie de larver sur la plage), je me suis rendue à Oneroa, qui est, en gros, la station balnéaire de l'île, avec ses boutiques souvenirs, ses glaciers, ses artisans et ses restaurants. J'ai beaucoup aimé l'endroit même si, faut être honnête, en dehors du centre ville c'est beaucoup moins attrayant. Coucou, c'est une île viticole, donc en dehors du bling bling, ben c'est... paysan, quoi. Ça a son charme, je dis pas. Mais le contraste est saisissant.


Oneroa. Ses artistes, sa bouffe et ses Hobbits.


Le dimanche, hélas, le temps n'étais plus aussi radieux. Il faisait gris, le turquoise de l'eau était à peine visible (invisible sur les photos, donc), mais au moins la météo n'annonçait pas de pluie. Et c'est avec courage que je suis partie à 10h du matin, armée de mon coupe vent et de mon appareil photos, pour me rendre jusqu'à Palm beach, à environ 1h de marche de là (à cause des montées-descentes, son of a b****).
J'ai bien évidemment loupé le panneau annonçant le raccourci, je me suis enfoncée sur les routes sinueuses perdues au milieu de l'espèce de forêt tropicale qui recouvre l'île (le bush, qu'on m'a dit que ça s'appelait) et j'ai fait des tas de photos de fougères, encore, parce qu'elles me fascinent. Je suis tombée sur une espèce de martin pêcheur endémique de la NZ, c'est-à-dire que, typiquement, il est beaucoup plus gros et moins coloré que celui qu'on connaît en Europe. Mais il était beau, et moi j'était toute guillerette en le voyant.

Palm beach était décevante. Pas moche, loin de là, ça doit d'ailleurs être assez mirifique quand il fait beau, mais on m'avait plus que chaudement conseillé d'y aller, et bon, ça en valait moins la peine que Sandy Bay, par exemple. Mais c'était sympa

Palm beach, un jour nuageux...

Par contre, la suite était TELLEMENT bien.
Après cette découverte à moitié satisfaisante, j'ai décidé sur un coup de tête de continuer jusqu'à la prochaine baie, parce que sur la carte ça avait pas l'air loin. C'est-à-dire qu'en fait j'ai vachement marché sans m'en rendre compte, j'ai monté et descendu des escaliers en bois très étroits le long de falaises et j'ai même pas pleuré, et j'ai rallié Oneroa en passant par Enclosure Bay, Sandy Bay et Hekerua Bay.
Et sur la route, on croise ça. Des self-services de pots de
miel, et tu laisses la monnaie dans la tirelire en bas.
Confiance, les mecs.


Le temps de tout ça, il était 14h, j'avais passablement faim (bah j'avais pris de quoi manger, j'étais censée revenir de Palm beach pour midi). J'ai enfin testé les meat pies (pas dégueu) assise sur la plage d'Oneroa, avant de me remettre en marche en sens inverse pour rentrer.
Et d'abandonner après une demi-heure parce que j'étais au bout du bout, pour finir le trajet en bus.



— Quelques photos en vrac —




Sandy bay

Hekerua Bay et ses eaux limpides

Une fougère, coucou.
Une réunion de fougères. Coucou, coucou, coucou, coucou, coucou, coucou. Coucou.


Et puis bah, il a bien fallu rentrer.
La perspective de retrouver mon grand lit confortable et chaud était sympa ; celle de me retrouver de nouveau prisonnière sans moyen de déplacement (le premier arrêt de bus est à 10min en voiture) et sans vraie vie sociale, beaucoup moins. Mais bon, y a pire, comme situation.

OH, et, ça y est, on les a, les 12h de décalage horaire. Cheers.



Quelques trucs :

• Les bons plans, pour Waiheke ou ailleurs, sont sur Grabone et Bookme.
• Un ticket de bus Matiatia-Onetangi coûte 4,60 NZD, le pass journée coûte 10 NZD.
• Les bus sont censés passer toutes les heures, mais c'est un peu free-style sur l'île, des fois t'en as trois en dix minutes, des fois t'en as qu'un seul qui te dit "je prends personne faut attendre le prochain" tu sais pas pourquoi et tu poireautes une heure comme un con en te disant qu'il y aura trois bus en dix minutes (et non, pas cette fois).
• Si vous aimez pas marcher, vous allez vous faire chier sur Waiheke : tout son intérêt réside dans ses baies et ses vignes. Mais les tours dégustation sont chers, donc tout son intérêt réside dans ses baies. Vous pouvez aussi louer des vélos ou des kayaks.



Et un Kingfisher sauvage et rare pour la peine





23 octobre 2014

J'ai niqué sa gueule au modem, c'est bon il marche.




• Jour 41
Jeudi 23 octobre

Oups, j’a oubliu d’écrire.

Et j’a pas pu fêter mon mois ici, non plus. Mais c’est pas grave, rattrapons-nous par une petite mise à jour. Euh, comment ça va, vous ? Parce que moi ben, pas trop trop mal. Après quelques déboires avec ce cher internet, déboires pas encore terminés par ailleurs mais bon n’y pensons pas, me revoici connectée à la civilisatioooon eeeeet je ne sais pas du tout quoi dire.

AH, si. J’ai réservé mes billets d’avion pour l’Australie, et j’ai mon visa visiteur. Parce qu’il faut un visa même pour des vacances, oui. Non, il est gratuit. Oui, la classe. Ça sera donc un aller simple pour Sydney, puis un retour depuis Brisbane. Et, entre les deux, deux semaines de YOLO.



L’école a repris lundi 13. Je vais pas vous cacher que la plupart du temps, après avoir posé les filles à l’école, je retourne m’affaler dans mon lit et je DORS, quand je ne mange pas des tonnes de merde. Nan mais il fait pas beau, j’y peux quoi moi.
Je me remets à dessiner, à bosser mes commandes, tout ça, parce que j’ai le temps. J’aime bien.

Ce week-end, je me suis échappée quelques heures dans le gros centre commercial, juste pour être entourée de monde et m’enfourner un muffin au mars de chez Muffin Break, chez qui j’ai pris une carte de fidélité d’ailleurs, parce que je compte bien venir gagner mon surnom de Sauvez Willy chez eux dès que je foutrai un pied dehors. Chez eux, et chez Dunkin Donuts. Et chez Burger Fuel. Et chez Gloria’s Jean. 
… fuck this shit.




J’ai même pas encore parlé de ce rêve pourri que j’ai réalisé complètement au hasard, alors que je mettais les pieds dans un Japanese Shop par curiosité (et pour acheter des Pocky’s à la fraise, j’avoue). Je parle, bien sûr, de ces incroyables et trop mignons biscuits PANDA.
Jamais trouvés en France, j’essayais de soudoyer chacune de mes connaissances allant au Japon pour m’en ramener une boîte (sans succès) et les voilà qui s’étalent par paquets de douze sous mes yeux !



Hein quoi, j’arrête de parler de bouffe ?

Très bien, alors je conclurai en disant que lundi c’est le labour day, soit la fête du travail, et que donc, pour ce week-end de trois jours, je vais m’échapper toute seule sur Waiheke Island !


Parce qu’en peux plus d’entendre les gamines se crêper le chignon toutes les cinq secondes dès que leurs parents sont dans le coin. Et qu’il va faire beau.

7 octobre 2014

La complainte de l'internet

• Jour 25
Mardi 7 octobre


Quand je dis que l’internet ici craint du cul, c’est qu’il craint du cul.
Et pas qu’un peu.


Aujourd’hui fut une journée ensoleillée et, disons-le franchement, une journée extra. En dépit du mauvais départ ce matin, quand je me suis levée pour 7h, soit une heure et demie trop tôt, puisque les parents ne sont pas partis avant 8h30, chose inhabituelle qui m’a fait errer comme un zombie dans le salon en me demandant ce qui se passait (toutes les chambres et salles de bain sont à l’étage, à l’exception des miennes qui sont au rez-de-chaussée). En dépit des filles qui, sitôt réveillées, ont commencé à se crêper le chignon.





Le programme d’une journée de vacances est assez linéaire : petit-déjeuner, brossage de dents et autres préparations salles de bainesques, un peu de devoirs, morning tea, et après on commence les activités. Ces derniers jours, les activités sont restées confinées dans le salon et la chambre — merci la pluie. Peinture, loombands, films et popcorn, Just Dance, pâte à modeler… ça occupe mais ça fatigue pas spécialement des enfants débordants d’une énergie prompte à se changer en énergie destructrice. D’ailleurs, faut que je fasse gaffe, je pourrais bien devenir accro à ces petites merdes de loombands. 



MAIS AUJOURD’HUI C’ÉTAIT LA FÊTE IL FAISAIT BEAU, alors on a préparé un joli pique-nique et on a filé droit vers l’école, où l’aire de jeux reste ouverte même pendant les vacances. 


Et là… LE BONHEUR LES GARS. Pendant une heure et demie, j’ai pu rester assise au soleil dans un coin protégé du vent (qui soufflait comme un enculé)(et froid en plus, bordel, c’est le printemps man, stop le blizzard), avec ma liseuse et le tome 2 de Tomorrow, when the war began (in english please) pendant que les filles se déchaînaient sur les balançoires, les tape-cul, les toboggans et tout le reste. Merveilleux.



Encore plus merveilleuse fut la suite, où on est rentré juste pour prendre le chien avant de rejoindre un petit parc, dans lequel Neha a pu courir en rond en tenant la laisse et Zia s’entraîner à chanter Let it go en dansant. 

Et après ? Oh, encore mieux : dessin à la craie sur le parking de la maison. Oui parce qu’ici les parkings ils sont pas tout pourris en gravillons, ils sont correctement goudronnés. Encore une jolie heure passée assise contre la porte du garage, au soleil, à lire. Ma vitesse de lecture en anglais s’est d’ailleurs nettement améliorée, merci le beau temps.
Et après ? ELLES ÉTAIENT FATIGUÉES. Alors elles ont juste voulu monter regarder Barbie and the secret door dans leur chambre, se sont endormies, ont pris leur bain, mangé, les parents sont arrivés et elles sont redevenues de vrais petits monstres.

J’ai quand même un peu hâte que l’école reprenne. Six heures de calme dans la journée, de temps rien qu’à moi sans personne, pfou, ça me fait rêver. Concrètement, j’aurais pas le temps de faire grand chose à part marcher dans le quartier, mais un peu de solitude et de silence… ouh. 

Cette journée allait vraiment comme sur des roulettes. J’ai même fait du pain perdu pour goûter, les filles ont pas aimé, J’AI TOUT MANGÉ. Et ça m’a pas empêché de manger mon chou-fleur le soir, même que (mais que m’arrive-t-il depuis quand je mange du chou-fleur ?)(depuis que la mère l’avait préparé la veille exprès pour nous et que je suis polie donc j’ai pas fait « EURK JE VAIS VOMIR NOES »).
Et puis les parents sont rentrés, et la sentence est tombée : internet va être coupé. 

POURQUOI ? Parce qu’en Nouvelle-Zélande (internet craint du cul, on a compris), les forfaits illimités EXISTENT PAS. Enfin, de ce que j’ai compris. Ma famille a un forfait à 80$ par mois pour la télé, le téléphone et tenez-vous bien 40Go de données internet. 80$, c’est 50€. C’est beaucoup pour peu. Bref, la limite a été atteinte dans la journée, résultat soit on paie des extras hallucinants pour chaque MB dépassé, soit on nous coupe la ligne pour être sûrs de pas se faire avoir. 
Dans les deux cas, ça m’arrange pas. J’ai besoin de skyper la France. Même si je me suis faite au pays, à la famille, à pas mal de choses, ça fait pas encore un mois que je suis là et je ne peux pas encore me passer de discussions inutiles avec certaines personnes pendant trop longtemps. Je vais déprimer. Surtout qu’il n’y a rien à faire autour de la maison, toute ma vie sociale se résume à la famille et à internet, pour le moment.

Bref, ne mettons pas la peau de l’ours avant les bœufs, ça se trouve c’est juste une erreur.
La famille n’avait jamais atteint cette limite auparavant. Naturellement, j’ai pensé que ça pouvait être ma faute, mais en fait, je ne vois pas comment. J'allume pas mon ordi avant 21h, avant j'ai pas le temps. Donc je sais pas. Mais j’ai pas envie qu’ils pensent que c’est moi. J’aime pas cette espèce de malaise que je sens grandir dans ma tête.


Tout ça pour dire : aujourd’hui fut une super journée, par contre je vais certainement plus avoir internet pour une durée indéterminée, bisou.

4 octobre 2014

Vis ma vie dans le Northshore : plage, courses et autres doughnuts maison.





• Jour 22
Samedi 4 octobre


Ah mais j’avais pas menti en disant que j’aurais pas trop de temps. (est-ce que je l’ai dit au moins ? Je perds la boule, ça y est)


Cette semaine a été épuisante. Tellement épuisante qu’en fait, quand je ne skypais pas le Boudin jusqu’à minuit, je m’effondrais comme une merde aux alentours de 21h. Ce sont les vacances scolaires chez nos amis les Kiwis, ce qui veut dire que les filles sont à la maison toute la journée, et je m’en occupe donc de 7h du matin jusqu’aux environs de 20h. Plutôt crevant me direz-vous, oui mais le plus inquiétant, c’est que cette semaine, j’avais encore la maman avec moi les trois premiers jours, avec une voiture pour sortir se promener ou errer dans un centre commercial énorme du côté d’Albany quand il pleuvait. Depuis jeudi et jusqu’à la rentrée le 13 octobre, je suis toute seule, sans voiture. S’il fait beau c’est cool, on peut sortir pique-niquer, jouer dans l’une des trouze-mille aires de jeux des alentours (la Nouvelle-Zélande : pas un café à moins d’une heure de marche, par contre, les aires de jeu, ça…) objectif : LES ÉPUISER (épuisey).

Quand les parents m’expliquaient que, si je voulais être tranquille, je devais fatiguer les gamines dès le matin, j’ai trouvé ça limite cruel. Et en fait ils ont tellement raison. Avant-hier, jour de pluie torrentielle, impossible de sortir ne serait-ce que dans le jardin pour user le trampoline. Improvisation après-midi princesses avec musique à fond pour danser. Ça marché. Hier, jour de pluie torrentielle, impossible de refaire une après-midi princesses. Alors on a… regardé des films. Fait une tarte aux pommes. Dessiné. Joué vite fait à Just Dance histoire de s’épuiser un peu, mais à cinq et huit ans, on se lasse très vite de tout. Et hier c’était un peu l’enfer, j’avoue. La faute à la pluie.
D’ordinaire, les filles sont adorables. Chou, obéissantes, câlines, même si, comme toutes les sœurs, elles passent leur temps à se chamailler et à harceler le chien. Hier, elles ne se sont pas chamaillées. Elles se sont littéralement arraché les cheveux, et impossible de me faire obéir, j’ai même eu droit à un coup de pied en plein nichon alors que j’aidais mademoiselle hyperactive à enfiler ses chaussettes. Bref, une sale journée. Qui s’est bien terminées, puisque toute la famille s’est rendue au food court du centre commercial pour manger un big kebab. Et j’ai même eu le droit de prendre Subway. 


Le début de semaine a donc été bien plus paisible. Ensoleillé, aussi. Constitué de chocolats chauds avec des marshmallows, de glaces à la crème et au cookie, de longues heures sur la plage face au Rangitoto (Mio, arrête de rire), de balades dans les rues de Brown Bay et encore et toujours de centre commercial, mais il est cool ce centre commercial alors ça va. Ils ont des petits cafés qui vendent des muffins énormes et incroyables que Suji (la mère) m’achète en masse parce qu’elle a peur que je déprime, loin de ma famille. Je vais surtout bientôt déprimer parce qu’on va m’appeler Sauvez Willy.
Non mais je disais que j’étais bien tombée, et que j’avais eu de la chance. Je confirme. Ils sont aux petits soins avec moi, ils font tout leur possible pour que je me sente chez moi, ils râlent parce que je ne traîne pas en pyjama avec eux, ils me font découvrir des films néo-zélandais stupides, cet après-midi on a fait des doughnuts parce que j’ai dit que j’adorais ça et donc il FALLAIT en faire (toujours pour pas que je déprime), demain soir ils m’emmènent dans un grand marché nocturne je sais pas où, et demain midi ils me présentent… un mec.
NON JE SAIS CE QUE VOUS PENSEZ ET ILS PENSENT PAREIL MAIS JE VOUS ARRÊTE TOUT DE SUITE, leur excuse, c’est « il a ton âge, c’est un vrai Kiwi de Kiwiland né en Kiwilie, il a une voiture, donc au pire ça te fera un ami taxi si t’as envie d’aller quelque part un week-end ». 
Bref. Ils veulent pas que je reste seule, leur objectif est donc de me trouver des amis. C’est chou.

Je… je pense mourir la semaine prochaine, surtout si le temps continue à vouloir jouer au con. Certes, j’ai de la pâte à sel, plein de gouache, des toiles, des masques et un tas de bordel d’activités manuelles à faire, j’ai téléchargé des dessins animés en VO qu’elles n’ont jamais vu (Les cinq légendes, coucou), mais sinon, pour que vous le sachiez : je me sens vraiment bien ici.


Ça fait officiellement trois semaines que j’ai posé le pied en Aotearoa, et je crois que ça y est, ENFIN, je m’y suis faite. Plus de jetlag, plus d’impression bizarre de ne pas avoir ma place ici, je galère toujours avec l’accent mais ça va beaucoup mieux, le temps est à chier mais je m’en fous je suis en Nouvelle-Zélande, et ma famille me manque moins. 

ET MA SŒUR A SES BILLETS D’AVION POUR VENIR ME VOIR HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA (ça doit contribuer à ma bonne humeur). Et je fais ma demande de visa pour l’Australie dans la semaine, pohoho.


Je commence à me transformer en cordon-bleu, by the way. Un de ces quatre je ferai un article récap de tous les trucs que je fais manger aux petites, des fois que des filles au pair en détresse passent dans le coin. C’est pas spécialement de la grande cuisine, mais ça a le mérite d’être varié, équilibré et surtout RAPIDE à faire. 
Quand tu t’occupes de deux gamines surexcitées promptes à s’arracher la tête dès que tu relâches ton attention, c’est vital.

J’aime beaucoup faire les courses. Ils ont des produits hallucinants, qui remplacent ceux qui sont impossibles à trouver, ils ont du chocolat rose à la fraise, des bouteilles d’eau du Tongariro de 15 litres, et la limonade L&P est officiellement ma boisson préférée de tous les temps.
Et leurs kiwis sont excellents et hm, pitet c’est dans ma tête mais je trouve leur goût vraiment différent.


Allez, quelques photos en vrac.