26 janvier 2016

Nouvelle-Zélande, jour 150 : Lac Aniwhenua, communauté maorie et visite dans une école



Jour 150
Lundi 9 février

C'est aujourd'hui qu'on remonte dans le bus ! 
Adieu le xBase, adieu Rotorua et bonjour nouveau chauffeur et nouveaux compagnons de voyage ! Pour le coup, c'est une excellente surprise : l'ambiance est chaleureuse, conviviale, sans jugement et le chauffeur, un certain Karlyn (retiens son nom, il va revenir très souvent) est quelqu'un d'assez... hm, disons que si je devais le comparer à un animal, ça serait à un ours. Bourru, franc, mais d'une gentillesse typiquement Kiwi. Winnie l'ourson version Kiwi, si tu veux. Le miel en moins. Bref, ce nouveau bus n'a rien à voir avec l'ancien, et on s'y sent de suite à l'aise. 

Direction le lac Aniwhenua !

Note : les lettres "wh", en maori, se prononcent "f". On dit donc le lac Anifenua, comme on dit aussi Fakatane pour Whakatane, la ville du désespoir d'où on n'a pas pu partir voir la White Island. Par contre, on dit pas la Fite Island, hein. C'est réservé aux noms maoris, qu'on reconnaît assez facilement.
À retenir si tu vas là-bas, sinon tu passeras pour un con.


En chemin, on ramasse un membre de la famille maorie sur le bord de la route pour qu'il nous guide au cœur de la forêt, là encore, mais pour découvrir un tout autre spectacle, un trésor culturel quasiment unique au monde car disparu presque partout ailleurs : des gravures dans la roche retraçant les débuts des maoris sur ces terres. À cause de l'érosion, de l'activité humaine, etc. ces gravures n'existent pratiquement plus ailleurs que dans quelques musées. Là, on a sous les yeux une fresque lisible, abîmée, que la famille fait tout pour sauvegarder.

Puis on reprend la route pour arriver au lodge, où nous attend notre hôte, Nads, qui nous accueille avec un immense sourire chaleureux en nous souhaitant la bienvenue dans sa whanau, sa famille. Et si t'as tout suivi, c'est du maori, et ça se prononce donc Fanau.

Le lac Aniwhenua, c'est un tout petit lac tout magnifique et magique, sur les rives duquel se trouve notre lodge, géré par une famille maorie, donc, qui s'applique à nous faire découvrir une nouvelle fois sa culture au travers d'histoires échangées autour de nombreuses bières dans la lumière du soleil couchant, et grâce à différentes activités. Le boudin et moi apprenons l'art du weaving, qui consiste à tresser des feuilles pour en faire des bracelets, puis, en bonne mémé-guerrière, je me dirige ensuite vers l'initiation aux arts martiaux maoris : le Mau Rakau.

Bon, pour être honnête, j'ai plus regardé qu'autre chose, dans la mesure où nous étions deux à suivre ce cours, moi et un gars et que, SURPRISE, chez les maoris, ils font du euh... sexisme positif ? Les femmes sont un trésor précieux : INTERDICTION de les attaquer, de leur faire du mal, de les laisser se mettre en danger etc. Du coup, aussi chou qu'était l'instructeur, il ne s'approchait pas trop de moi. 
Je suis sûre qu'il avait peur de ma carrure imposante d'1m60. En me voyant me battre avec l'Anglais, il a dû se dire "oh god no je ne m'approche pas de cette demi-déesse, elle va me ratatiner la gueule."
Bon, c'est pas bien grave : j'ai appris les bases de l'auto-défense et, rien que ça, ben c'est cool.
Euh je veux dire : fais gaffe à ton cul si tu me cherches, je peux te péter les dents maintenant, j'rigole plus.


Après ça, on profite encore du soleil couchant et de sa lumière dorée pour faire connaissance avec le reste de notre groupe, autour de bières (toujours) et d'une partie de volley où, malgré mes doigts fracassés je me débrouille pas encore trop mal (par contre, je me fais bien mal mais who cares, je suis une guerrière maintenant, c'est moi qui casse des doigts).



Puis vient le temps de déguster le Hangi : un barbecue maori qui se fait à moitié sous terre. Tu creuses un trou, t'allumes un feu, tu fais des braises, puis tu superposes tes viandes et tes légumes au-dessus, avant de tout recouvrir de linges humides puis de terre. Ça cuit pendant des heures et le résultat est à tomber. Hangi qu'on déguste tous ensemble au rythme de jeux culturels et d'histoires. On apprend entre autres que chez les maoris, on cuisine toujours en abondance lorsque l'on reçoit des gens : manquer de nourriture est considéré comme le summum de l'impolitesse et une marque de pauvreté, et donc de faiblesse du clan. 
Y en a qui ont commencé des guerres, comme ça.
Nads nous parle alors de ses objectifs, des raisons qui l'ont poussée à ouvrir un lodge touristique et de ses efforts pour aider sa tribu et la communauté maorie des villes voisines, prisonnières d'une extrême pauvreté et de tout ce qu'elle entraîne (y compris des règlements de compte armés entre clans.) En plein cœur de la Nouvelle-Zélande, c'est difficile à croire, mais le lendemain matin nous renvoie la réalité en pleine face.




Dès 8h30, nous récupérons les tonnes de restes du hangi de la veille que nous avions emballé, pour nous diriger vers l'école la plus proche, dans un village vraiment très vide, où la pauvreté flotte partout. Les maisons sont à la limite du pré-fabriqué et du bidonville, et l'école est peut-être le préfa le plus neuf du coin — mais néanmoins un préfa. 
Les élèves, tous en uniforme, nous accueillent avec un haka endiablé, puis nous nous asseyons avec eux afin de leur parler de nous, de nos pays, des choses étranges qu'on y fait (comme manger des escargots, ou préférer le foot au rugby)(booooouh). Ils nous parlent d'eux, de leurs cours, de leur vie, ils nous posent des questions et pendant plus d'une heure, on découvre une autre facette de la Nouvelle-Zélande, que les guides touristiques ne montrent pas. C'est la fête quand on leur donne les lunch box avec le hangi (en même temps c'est tellement bon putain). C'est... touchant, adorable et incroyablement triste, aussi.


Et c'est la tête pleine de souvenirs et le cœur tout chamboulé que l'on prend une nouvelle fois la route...





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