6 mars 2016

En route pour le Northland


• Jour 174
Jeudi 5 mars

Et c'est parti pour la dernière étape de notre voyage, mais vraiment la toute toute dernière : un tour dans le Northland, le nord de l'île nord de Nouvelle-Zélande. On rejoint un tout petit mini bus de 20 places pour un trajet de quelque 5 ou 6h vers Paihia et la Bay of Islands.

Premier arrêt : une forêt de kauris.
Le kauri, c'est un arbre endémique de Nouvelle-Zélande, aussi vieux que les dinosaures et parmi les derniers témoins de ce à quoi ressemblaient les forêts préhistoriques. Certains sont âgés de plusieurs milliers d'années (on peut même faire un câlin à un jeunot de 800 ans). Malheureusement, ces arbres tendent à disparaître, décimés à la fois par l'exploitation forestière et par une maladie à laquelle les chercheurs ne parviennent pas à trouver de traitement, qui tue les arbres les uns après les autres. Aujourd'hui, les forêts de kauris, sont clôturées, et il faut soigneusement désinfecter les semelles de ses chaussures en entrant et en sortant à l'aide des équipements mis à disposition sur place (des petits jets d'eau et des gros paillasson pour bien racler jusqu'au fond des crampons).








Second arrêt : Waipu cove
Un coin du Northland connu pour être très beau, et je confirme. On retrouve un vrai temps d'été et l'ambiance qui va avec. (la photo qui débute cet article a également été prise à Waipu)








Terminus : Paihia
Un petit coin de paradis. Moi qui avais entendu dire qu'après l'île sud, le Northland était un peu décevant et qu'il valait mieux commencer par là, eh bien je ne suis pas d'accord. C'est juste complètement différent. On se rapproche de l'atmosphère des plages australiennes tout en gardant une touche Kiwi, les gens sont cool, zen, les plages sont faites de sable d'or et l'eau y est d'un turquoise magnifique et pourtant encore différent de toutes les eaux turquoise qu'on a vues jusque là. Ouais, c'est possible.




25 février 2016

Retour à Auckland et son univers impitoyable.



Jours 172 & 173 
Mardi 3 & mercredi 4 mars

Surprise, surprise, aujourd'hui on remonte dans le bus pour un interminable trajet retour de 10h jusqu'à Auckland, et notre chauffeur n'est autre queeeee... Karlyn ! JOIE, allégresse, on retrouve du même coup certains copains du bus pour un ultime bout de route ensemble, dont Aleksander l'Allemand et Vivian la Brésilienne.

Et parce qu'on a une journée entière à passer coincés dans un bus, Karlyn nous annonce qu'il a pris une grande décision : pour faire passer le temps, il va nous donner le choix entre s'occuper en regardant des films encore jamais diffusés dans son bus, ou s'endormir devant ces films qu'il qualifie lui-même de pourris. Indice : le premier s'appelle partie 1, le second s'appelle partie 2 et le troisième s'appelle partie 3, et tout au long, ils marchent.
BINGO, MARATHON SEIGNEUR DES ANNEAUX.
Si je doutais encore de ne pas aimer : je me suis endormie durant chaque film. Au même endroit, comme toujours. C'est quand même fou. Maiiiis je regarde quand même, juste pour le plaisir de voir les paysages de l'écran se superposer à ceux qui défilent par les fenêtres. Un genre d'expérience en 4D inédite. Et après 12h de route, on débarque à Auckland, on dit au revoir pour de bon et on gagne notre auberge, le Nomads, qui nous abrite pour les deux nuits à venir.


Et maintenant, un court intermède de lose.
Quand on revient dans notre chambre vers midi, le lendemain matin, et qu'on nous dégage comme des malpropres parce que des gens, qui ont payé plus cher que nous, doivent être ensemble dans notre chambre. Et qu'en plus, on se fait réprimander parce qu'on était introuvables et que c'est un scandale. Puis qu'on se fait carrément envoyer chier parce qu'on devrait s'estimer heureuses d'avoir quand même une chambre, et d'avoir pu bénéficier du discount alloué par la compagnie Stray, qui nous a réservé l'endroit. WHAT. THE. FUCKING. FUCK.
Je crois bien que c'est la première fois qu'on me reproche un problème de surbooking alors que je fais pas partie du putain de personnel. Bande de tocards.
Voilà. 



Donc on refait nos valises à la va-vite sous les regards furieux des femmes de ménage (c'est pas notre faute, bordel de cul), on les balance dans un coin blindé d'autres sacs et on décide d'aller se détendre au zoo d'Auckland en compagnie d'Aleksander, où on s'extasie devant tous les animaux, où on voit le kiwi (CHANCE !) et où, surtout, je redécouvre avec joie le kea.

Le kea, c'est un perroquet de montagne, endémique de Nouvelle-Zélande pour changer, qui a cette particularité d'être très, très fainéant. Il ne vole pas. Il a des ailes, il s'en sert pour rétablir son équilibre lorsqu'il saute, ou pour planer quand il veut aller plus loin plus vite, mais sinon, il ne vole pas. Jamais. Il n'avait pas de prédateurs jusqu'à très récemment, à l'image des kiwis, alors pourquoi se fatiguer ? Et on ne change pas des millénaires de flemmardise en quelques siècles. En plus de ça, le kea est un oiseau diablement intelligent et très curieux. Ceux qui ont eu la chance de le croiser dans la nature pourront en témoigner (et vous raconter combien ils ont été harcelés pour de la nourriture, haha). 
Moi je suis fan de cet oiseau. Encore plus depuis que j'ai aperçu que son plumage, majoritairement vert kaki, virait au bleu au bout des ailes et de la queue, et au orange vif sous les ailes.




23 février 2016

Deux jours à Wellington, capitale de la Nouvelle Zélande.



Jours 171 & 172
Dimanche 1er et lundi 2 mars

Putain on est en mars, ça sent beaucoup trop la fin. Nous sommes donc à Wellington pour deux jours, d'une part parce qu'on y était passées en mode éclair pour gagner l'île sud et que ça nous avait frustrées, et d'autre part parce qu'il était hors de question de zapper la capitale néo-zélandaise, qui abrite les très célèbres Wêta Caves. Puisqu'on a dû annuler notre passage à Christchurch, faute de place dans les rares auberges de jeunesse encore ouvertes après le tremblement de terre de 2011, on en a profité pour rallonger notre séjour ici.

Mais donc, qu'a-t-on fait à Wellington, en deux jours ?

• On s'est promenées et on a mangé. Wellington est construite au bord de l'eau, il faisait beau, il y a beaucoup de choses à faire et à voir. Hier, par exemple, il y avait un festival en plein centre-ville, avec une tonne de bouffe. On y a retrouvé des copains du bus pour manger (beaucoup), boire (avec modération, lol) et, truc absolument étrange, on a eu l'occasion de manger une glace frite. Délicieux.
Sinon, sur le front de mer, il existe de nombreux aménagements, où les plus téméraires peuvent entre autres s'adonner à un concours de plongeon. En ville, l'ambiance zen et estivale donne envie de s'asseoir à toutes les terrasses, à l'ombre quand même, parce que le soleil, ici, te fait cramer en un rien de temps (en Nouvelle-Zélande, on est sous le trou de la couche d'ozone, donc crème indice 50 obligatoire).




• On a visité le Te Papa Tongarewa Museum, le musée national de l'histoire néo-zélandaise. Il a l'avantage d'être gratuit, facile à trouver et MÉGA intéressant. Tout un étage est consacré à la géologie du pays (savais-tu que la Nouvelle-Zélande est le tout premier morceau de terre à avoir pris son indépendance, quand la Pangée s'est morcelée ?)(oui, évidemment, parce que tu as lu cet article). Dans la partie consacrée à la faune, on admire un calmar géant vraiment géant. Dans la partie consacrée à la flore, on traverse une reproduction du bush local. 
Par endroits, entre les différentes expositions, on croise des costumes du Seigneur des Anneaux et une statue en taille réelle d'Azog. Un autre étage est consacré à l'histoire maorie, un autre encore à l'histoire moderne du pays, et juste à côté du café, une reproduction géante du traité de Whitianga nous plonge au cœur de l'Histoire.





• Les Wêta Caves. Si tu es fan du Seigneur des Anneaux, alors tu connais cet endroit. Si tu ne l'es pas, il s'agit des studios d'effets spéciaux qui ont travaillé sur les films de Jackson (et bien d'autres, comme Narnia). Armes, accessoires, maquettes, concept art, tout est créé ici. À l'entrée, trois énormes trolls nous accueillent. Notre guide est très sympa et drôle, comme tout Kiwi qui se respecte (sauf qu'il est Anglais, mais whatever). On se balade dans l'atelier, on découvre les secrets de fabrication des armes (plastique et silicone + une espèce de mousse compactée), on les soupèse ; on admire les armures grandeur nature imprimées en 3D et le château de Narnia en miniature, on touche du mithril, on bave devant les concept arts... puis la visite se termine par l'observation de la bestiole qui a donné son nom aux studios : le wêta, une sauterelle pré-historique gigantesque, tranquillement installé à l'ombre d'un pagne de troll.
Un endroit que je recommande chaudement à tous les passionnés de cinéma, du SDA (évidemment) ou d'art. Mon petit cœur d'illustratrice en pouvait plus de sa vie. J'en suis repartie avec un superbe tirage d'art de l'Argonath, offert par mon Boudin.


Pas de photo autorisées dans les studios, je me suis vengée sur cette statue de Gollum dans la boutique.




21 février 2016

Nager avec des dauphins sauvages à Kaikoura (et marcher au milieu des phoques)



Jours 169 & 170
Vendredi 27 & samedi 28 février

La prochaine étape de notre voyage fait partie de celles que j'attendais avec impatience, parce qu'on m'en avait énormément parlé, et qu'on m'avait plus ou moins ordonné de m'y arrêter : Kaikoura, au nord de l'île sud. T'en as peut-être déjà entendu parler, en tout cas l'endroit est connu et prisé par les touristes, pour une excellente raison : la faune sauvage est sur-abondante. Parce que Kaikoura, c'est une baie au riche passé géologique, dont les vestiges survivent en la présence très développée de plancton. De fait, la région est pleine de phoques, d'oiseaux, mais aussi de pingouins, manchots, dauphins, baleines et également d'orques à certaines périodes de l'année. 
Et, surtout : il est possible de nager avec les dauphins. Dans l'océan, à l'état sauvage. 
Ce qui est bieeeen mieux que payer des fortunes un parc pour qu'on force un dauphin captif, shooté aux antibiotiques, à venir vous faire un bisou avant de le renvoyer dans son bocal.

Après une courte étape à l'aéroport de Christchurch pour déposer quelques personnes, on arrive merveilleusement tôt à Kaikoura, ce qui nous laisse tout le temps de partir pour une longue promenade sur la côte, vers une colonie de phoques, et laisse-moi te dire Jacqueline, que c'est drôlement chouette ! Ils sont plein, ils sont gros, ils sont tout près de nous, parfois si près qu'il suffit de tendre le bras pour en toucher un (ce qu'on ne fait pas, on respecte les panneaux et le bien-être des animaux, hein). On peut aussi faire des selfies. Ça, par contre, on ne se gêne pas. C'est pas tous les jours qu'on peut faire ça, haha. Ils sont TELLEMENT, TELLEMENT CHOU. Ça se dandine dans tous les sens pour bien prendre le soleil, se caler sur les rochers, dégager une mouette envahissante, ça baille et ça ronfle.

On retourne tranquillement vers le centre-ville sous un soleil radieux en célébrant le retour de la chaleur estivale (quand même !), on mange des glaces, on fait les courses puis on rentre profiter de nos dernières heures debout autour d'un repas bitching avec les quelques survivants de notre groupe.

Et maintenant, un court intermède de lose.
Quand on se rend compte que ce n'est pas de la crème qu'on verse dans nos pâtes, mais du lait. Parce qu'ils avaient EXACTEMENT le même packaging et étaient placés côte à côte dans les rayons. Pute putepute, donc on mange des pâtes à rien. Délice.


Oh oui la sieste dans les aaaalgues.




Le selfie !


Et le lendemain matin, réveil à 4h15, bordel de bite. Pour la bonne cause, mais quand même, ça pique. Parce que ce matin...


ON NAGE AVEC DES DAUPHINS


Et que ça vaut bien de faire un ou deux petits efforts. Comme se lever au beau milieu de la nuit, mais aussi braver le vent polaire ou encore marcher 30min jusqu'au centre du Dolphin Encounter sous les bavardages incessaaaaaants d'une certaine Jodie, sosie intégral de Janis, dans Friends. Ta gueule Jodie, juste ta gueule, il est bien trop tôt pour autant de bruit.

On arrive au centre, où on a droit à un petit briefing sur le comportement à adopter, un rappel sur le fait que les animaux sauvages sont imprévisibles et que les dauphins peuvent être des êtres abominablement vicieux et cons (rassurant) et qu'il faut donc ne pas essayer de les toucher, et décamper si on aperçoit un bébé dans le coin pour ne pas que la mère et ses potes nous prennent en chasse. Puis essayage des combis et du reste de l'équipement, on remballe nos sacs à dos et on décolle sur les coups de 6h, dans l'aube naissante, à bord d'un petit bateau.
Notre grand groupe a été divisé en trois, d'une dizaine de personnes chacun, et on ne va pas aux mêmes endroits, ce qui est vraiment très, très cool.





Et là, c'est assez magique. On assiste au lever du soleil sur les montagnes de Kaikoura, on dit bonjour à un pingouin bleu et un phoque s'approche de nous pour nous faire coucou (vraiment coucou), on voit des tas d'albatros (c'est énorme, comme oiseau) et puis soudain.
Ils sont là. Partout. Tout plein.
Des dizaines de dauphins qui fendent les vagues du bateau juste sous mes pieds, à droite, à gauche...

C'est à ce moment-là qu'on nous donne le signal de plonger.
On a trois sessions en tout, chaque fois avec des groupes de plus en plus grands et LA MAGIE. Ils sont si près qu'on peut presque les toucher, ils viennent jouer avec nous, nous défient à "qui tournera le plus vite autour de l'autre" ou à la course avant de repartir parce qu'on est bien trop lent... incroyable. Putain de bordel de merde.
Puis vient le temps de remonter sur le bateau et de leur dire au revoir, avec un immense sourire aux lèvres, pour regagner la terre ferme et le bus qui doit nous ramener à Wellington dans l'après-midi. Ils sont une centaine à nager face à nous, des dusky dolphins mais aussi un dauphin Hector, le plus petit dauphin du monde en voie d'extinction, que l'on ne peut apercevoir qu'ici. La joie.


Si le Boudin appréhendait cette excursion parce que les dauphins lui font peur, elle ne la regrette pas du tout. J'ai rarement été aussi heureuse, je crois, que pendant et après avoir vécu cette expérience. 





Si toi aussi, nager avec des dauphins sauvages te fait rêver :
  • Il y a deux endroits où tu peux le faire en Nouvelle-Zélande : dans le Northland, sur l'île nord, et à Kaikoura. Moi, je te conseille évidemment Kaikoura.
  • L'excursion coûte 90NZD, soit environ 75€
  • Je te conseille plus que fortement le premier départ, celui à 5h30. Parce qu'en plus de voir le soleil se lever, tu assisteras au rassemblement des groupes de dauphins, qui passent la nuit par pods d'une dizaine d'individus, et tu croiseras une foule d'autres animaux qui partent à la chasse/se coucher. Se lever aussi tôt c'est dur, mais c'est pas pour rien.
  • C'est une plongée qui se fait au masque, tuba et palmes. Si t'en as jamais fait, comme moi, pas de panique, ça se fait très bien. C'est impressionnant et perturbant au début, mais ça n'empêche en rien de profiter de l'expérience.
  • Ils servent quelques gâteaux et du thé chaud sur le bateau, après la plongée, mais je te conseille de fourrer quelques barres de céréale dans ton sac, à côté de tes affaires de rechange.
  • Plus d'infos sur leur site !




18 février 2016

En route pour le Gondor ! — aka Rangitata, dans le Canterburry



Jour 168
Jeudi 26 février

Nuiiiit de meeeerde.
En même temps, comment veux-tu, quand t'es en apnée, qu'un gros indien ronfle à en faire trembler les murs et que sa femme soupire de mécontentement dès que toi tu tousses. Aaaah les joies des auberges de jeunesse.

Départ à 7h45 pour Rangitata, un petit coin pas loin de Christchurch, région connue par les initiés comme le Gondor. Sous le froid mordant de l'air qui sent l'hiver (sans déconner, on est encore en été mais là, le seul jean de la valise est bien utile) et au son du reggae en alternance avec des chansons Disney (un bien étrange garçon, ce chauffeur), on s'arrête au lac Tekapo pour apprécier un nouveau petit coin perdu de paradis. Franchement, c'est joli. Il fait froid mais c'est joli, encore plus avec un chocolat chaud dans les mains pour les empêcher de geler. C'est plein de Chinois (eh, ça faisait longtemps) mais ça reste vraiment, vraiment joli. Y a absolument rien à faire autour, mais si tu vas en Nouvelle-Zélande un jour, prends le temps de passer par là, parce que c'eeeest... ?

Et soudain, le choc : on arrive à Rangitata à 14h. 
C'est si tôt qu'on est toutes démunies, on n'a plus l'habitude d'arriver à l'heure à destination. L'auberge de jeunesse est euuuuh. Spéciale. On atteint un nouveau niveau d'abstraction. Les chambres ont des lits superposés triples. Bon, le fait est qu'on est de retour en plaine, que la seule chose à faire dans le coin est un rafting hors de prix et que le temps est très très bof, on est une grande majorité à squatter la salle commune super douillette pour papoter, lire, dessiner et regarder des films avec Hugh Grant. 
Ça fait tellement du bien de glander un peu, et PAS dans le bus ! 
Tellement qu'en fin de journée, je me sens beaucoup mieux, même quasiment guérie. Faut croire que j'en avais besoin.






Ressens la fatigue.

16 février 2016

Le Mont Cook - Aoraki National Park



Jours 167
Mercredi 25 février

Aujourd'hui est un jour un peu spécial et un peu triste : on dit au revoir à Karlyn, notre super chauffeur, qui reste quelques jours de plus sur Queenstown le temps d'un congé bien mérité. On y perd un peu au change : notre nouveau chauffeur écoute du reggae. Uuuuurg.

J'avoue ne pas avoir vu grand chose du paysage quand on arrive à destination. Je suis définitivement malade, il fait froid et humide et ça, mes articulations ont dit non et font la grève dans la douleur. Donc je double décède, ce qui justifie que j'ai dormi pendant presque tout le trajet jusqu'au Mont Cook. Bon, j'ai quand même ouvert les yeux à deux reprises, pour admirer un peu les paysages de fou furieux (ouais, encore) qu'on traversait. À savoir, des montagnes-collines que moi, j'ai trouvé trop belles, et le lac Pukaki, aux eaux plus bleues que le ciel. Ce pays cessera jamais de m'étonner, sans déconner.

N'ayant pas la force de grimper dans la montagne (nul nul nul double nul), le Boudin et moi échouons dans le jardin de l'hôtel pour profiter du soleil et du paysage, avant d'échouer au bar et son mur de verre pour s'enfourner une grosse pizza, avant de retourner dans notre chambre et... de se coucher à 21h30, parce que le couple qui la partage avec nous veut dormir tôt et ne supporte même pas que je tousse. Voilà voilà.




Le lac Pukaki et ses eaux plus bleues que le ciel.
L'auberge.
Et la vue !
Ouip, c'est un glacier, derrière.


14 février 2016

Stewart Island, troisième île de Nouvelle-Zélande et réserve ornithologique



Jours 165 & 166
Lundi 23 & mardi 24 février

Aujourd'hui, on a dit merde au budget et, plutôt que rester s'emmerder dans la triste ville fantôme d'Invercargill, on prend le ferry direction...


*  *  *
* STEWART ISLAND *




Stewart Island, c'est la troisième île de Nouvelle-Zélande, injustement méconnue du grand public. Située au sud du pays, elle fait près de 2000 km carrés, abrite un unique et tout petit village essentiellement pêcheur de 300 habitants, de nombreux parcours de treks et on y voit régulièrement des aurores australes en hiver. Mais pas seulement.

Car Stewart Island, c'est aussi THE endroit pour observer des kiwis à l'état sauvage
Ainsi que tout une foule d'oiseaux rares et sauvages. 

L'île est pour ainsi dire préservée, aucun chien n'y est admis, et ils guettent en permanence les traces d'éventuels opossums. Mais comme il n'y a aucun prédateur, l'île toute entière est devenue un véritable sanctuaire pour les oiseaux (80% de l'île est un parc national, ça aide). En plus du kiwi, on peut y voir, avec un peu de chance, des kaka (krkrkr), des kakapos, des albatros <3, des tuis, des manchots, des pingouins bleus... Ça tombe bien, bibi est fan des oiseaux.


Mais d'abord, un cout intermède de lose.
Tu te souviens, hier, au Milford Sound, quand le bus s'est mis à hurler et à fumer à tel point qu'on a dû condamner un tunnel pour nous laisser passer en sécurité, et qu'on n'a pas pu dépasser la première vitesse ? Voilà, ben aujourd'hui, Karlyn fait réparer le bus sitôt la civilisation retrouvée. Du coup, la pause lunch qui devait durer 45 minutes dure finalement plus de deux heures et on se retrouve grave en retard, peut-être même qu'on va rater le dernier ferry de la journée pour Stewart Island. 
Mais bon, on va pas non plus trop se plaindre, il fait grand beau et on est à Te Anau, un coin du fiordland sublime avec un grand lac, des montagnes et des cormorans partout. Et du café.

Te Anau. C'est beau.

Deux heures plus tard, donc, Karlyn est de retour avec un bus qui roule ! Verdict ? Le turbo était tombé. Tu m'étonnes qu'on montait pas les pentes. Entre ça, le siège pété et la vitre explosée, on peut dire que prendre le bus en Nouvelle-Zélande, c'est tout une aventure, quand même.

Mais donc, c'est parti pour une course folle de 4h à fond la caisse dans l'espoir de ne pas arriver en retard au ferry. Karlyn jure dans tous les sens et se réjouit que son bus ne soit pas équipé d'un gps qui alerte sa compagnie lorsqu'il dépasse la limitation de vitesse, tout en nous proposant des jeux et en nous tenant informés de ses tentatives pour retenir le ferry. Si tu veux tout savoir, au ferry, ils s'en battent allègrement les couilles que sept pégus soient en retard à cause d'une panne, ils vont pas faire attendre tout un bateau pour nous. C'est pas faux. Mais bon. Heureusement, tout est bien qui finit bien, on arrive 10 minutes avant le départ, le temps de sauter du bus, de récupérer nos sacs et de dire au revoir et surtout MERCI à Karlyn, puis on embarque.


Contrairement au monstre qui relie Wellington à Picton en 3h, le ferry qui nous emmène sur Stewart Island est tout petit et met environ une heure pour rallier Oban, le seul village de l'île.
Ça tangue sévère, le Boudin pique un somme pendant que je tente de comprendre l'accent absolument imbitable d'un Kiwi local. Pour te donner une comparaison, prends l'accent paysan le plus caricatural, et mélange-le à du Québécois. Maintenant, écoute attentivement et essaie de comprendre. Voilà.

Le mec du backpackers est on ne peut moins aimable — je pensais pas que "dude" pouvait être dit d'une manière aussi agressive — alors sitôt installées, on se rue dehors avec les deux meufs de notre chambre et notre copain Kyle, un Canadien vraiment trop cool et discret et passionné de photo, pour partager un gros fish&chips et une bière sur le port, dans le soleil couchant. Ici, les fish&chips sont faits avec du bluecod, à savoir du cabillaud bleu, qui est censé être l'un des meilleurs poissons du coin. Moi, j'en ai surtout retenu qu'il est scandaleux de gâcher un si bon poisson avec autant d'huile, mais bon, les goûts anglo-saxons et moi...

À la nuit tombée, on marche une dizaine de mètres vers le port pour observer une petite colonie de pingouins bleus s'agiter et partir à la pêche. On les devine plus qu'autre chose, dans la pénombre, mais c'est assez cool malgré tout. Le pingouin bleu, pour info, c'est le plus petit pingouin du monde, natif de Nouvelle-Zélande, et il est vraiment bleu.



Après ça, on se lance dans la très attendue chasse au kiwi sauvage ! Aka, comment crapahuter à l'aveuglette dans l'île pour tenter de voir un piaf qui détale au moindre bruit.

Inutile de dire qu'on en a pas vu. Déjà parce qu'il s'est mis à tomber des trombes d'eau (du coup on voyait rien), et ensuite parce qu'on a eu la bonne idée d'y aller à cinq, et que sur ces cinq, deux usaient et abusaient de leur fucking lampe de poche de téléphone portable. Du coup, on a entendu des cris de kiwis (monstre cool) et on les a bien entendu décamper comme des dératés, mais on n'en a pas vu. Ah que non. Donc on est rentrées se coucher, trempées et frigorifiées.





Le lendemain, manque de bol, il fait paaaas spécialement beau. Et en plus, oh comme c'est étonnant, j'ai chopé un gros rhume (si je croise un kiwi je me mouche dedans, rien à foutre). On quitte l'hôtel à 10h, on dépose nos sacs au terminal du ferry puis on prend un café sous la pluie, avant de se décider à partir pour une petite marche de 8km aller-retour vers le phare de Acker's point quand elle cesse.

Et on regrette pas du tout.
Stewart Island, c'est joli. Vraiment. Du genre, si je retourne là-bas un jour, j'y consacrerai au moins une semaine entière. Y a plein de petites criques au sable doré et aux eaux allant d'un bleu turquoise à un bleu saphir profond que même le ciel gris ne parvient pas à gâcher, des oiseaux qui pépient en pagaille de manière un peu chelou parfois (le Tui imite R2-D2 à la perfection, par exemple). Après avoir longé la route côtière sur quelques centaines de mètres et avoir aperçu des boucs dans des jardins, on emprunte un petit sentier sinueux à flanc de falaise et relativement escarpé qui nous plonge au cœur de la végétation. Et c'est un peu comme si on se retrouvait au pays des merveilles. Y a un côté très onirique dans cette forêt, avec tous ces oiseaux autour de nous.

On arrive au phare, on redescend pour pique-niquer dans une petite baie qu'on avait repéré à l'aller, le soleil pointe son nez eeeet il est déjà l'heure de prendre le ferry en sens inverse en direction de Bluff, pour retrouver nos compagnons de bus et Karlyn.







L'eau.

L'EAU.



"LET'S MAKE A MESS OF THIS FISH&CHIPS SHOP !"


J'ai déjà raconté à quel point Karlyn prend son rôle très au sérieux. En plus de vouloir nous montrer absolument tous les coins du pays, il a à cœur l'état de notre estomac. C'est pourquoi, avant de repartir pour Queenstown, il nous arrête devant un touuuuuuut petit restaurant à emporter, nous regarde avec un grand sourire de gamin et hurle "let's make a mess of this fish&chips shop !" Ce qui, en français, veut dire "déglinguez-moi ce restaurant", et qui donne, avec l'accent kiwi "lit's mayke a miss of this fish&chips shop !".
Boh, on se fait pas prier.
La pauvre dame est complètement dépassée, mais ses corn dogs sont gigantesques et délicieusement gras.