24 septembre 2014

Auckland - il est temps de partir.




• Jour 11
Mardi 23 septembre

GRAND BEAU TEMPS.

Direction le zoo d’Auckland, à pied parce qu’on a la foi et qu’on est des warriors, avec nos coupe-vent imperméables parce qu’on n’est pas non plus suicidaires. On traverse les charmants quartiers de Western Park et de Grey Lynn, quartiers dignes de films américains des années 60 avec leurs petites maisons typiques et, après une heure de marche, on débouche sur Western Springs, un grand parc débouchant sur le zoo.

Franchement, j’aurais pu passer ma journée rien qu’à Western Springs. C’est digne d’une carte postale. Il y a un grand étang, autour duquel des saules pleureurs viennent laisser tomber leurs branches. Et surtout il y a des tas, mais des tas d’oiseaux. Partout, tout plein et pas du tout farouches. Des goélands, comme partout en ville, des canards évidemment, des poules d’eau, mais aussi des oies en pagaille et des cygnes noirs avec leurs petits, qui courent droit sur toi sitôt l’entrée franchie, des fois que toi aussi t’aurais du pain à te faire racketter. Un peu flippant de prime abord, j’avoue, mais au fil de la marche on découvre que les visiteurs et les oiseaux vivent, pour ainsi dire, en harmonie. J’ai vu quelques cygnes en plein milieu d’une aire de jeux, à genre un mètre d’une poussette contenant un gamin tout enthousiaste de voir le gros zoiseau, eh bah non, rien, Môssieur s’est contenté d’un regard poli mais n’a pas bronché. 
Même les cygnes entourés de quatre ou cinq poussin ne manifestaient aucune crainte ni animosité. Incroyable. Et puis au milieu de tout ça, la star néo-zélandaise dont j’ignore le nom :





Plutôt gros, comme truc.
Et qui court très vite.
Un pukeko, donc.











Le zoo en lui-même est sympa, mais franchement cher, pour ce qu’on peut voir dedans. Je dis pas ça parce que Mâdâme habite à côté du Zoo de la Palmyre niania, mais on n’a pas vu grand chose en fait. Les tigres étaient partis dormir à un endroit caché derrière un mini mur de pierre en hauteur, les lions dormaient en haut de leur colline donc on a juste vu leurs oreilles, idem pour les diables de Tasmanie, les pandas roux étaient perchés en haut d’un arbre au branchage si dense qu’on a tout juste deviné leur queue, pas d’éléphant à l’horizon, on a entraperçu un ou deux singes… même les tarentules étaient invisibles (mince, c’est trop con) bref, c’est clairement un zoo qui privilégie le confort des animaux au contentement des visiteurs. C’est très bien, mais c’est frustrant. 

Mais donc vous vous demandez, avec tout ça, EST-CE QUE JE L’AI VU ? Franchement, nous non plus on y croyait plus trop quand on est arrivé dans la partie « les espèces endémiques ».
Eh bien oui, j’ai vu un kiwi.

Il est beau, hein ?

Non, bien sûr, impossible à prendre en photo. Déjà parce que son enclos est aménagé dans le noir (c’est nocturne cette chose-là), ensuite parce que les flashs étaient interdits, et enfin parce que ça court vite, ce truc. Il était en face de nous, à se gratter les plumes avec son long bec ; quelqu’un a éternué ; il a détalé.
Au passage, un kiwi qui court, c’est poilant.

Dans ce même lieu tout noir, quelques vivariums laissent deviner… des wêtas. 
C’EST ABSOLUMENT DÉGOÛTANT OMG PRIEZ POUR QUE J’EN VOIS PAS À L’ÉTAT SAUVAGE.

Si observer les animaux « typiques » des zoos est difficile dans celui d’Auckland, en revanche, la part belle est faite aux oiseaux et à la nature ! En théorie les plantes on s’en cogne un peu mais pas là, tout est fait pour sensibiliser le visiteur à la préservation des habitats naturels, en particulier des forêts tropicales qui sont recrées un peu partout. En plus de la forêt néo-zélandaise full of fougères géantes. C’est beau.
Et les oiseaux, donc. Y a plein d’enclos à double porte dans lesquels on peut entrer pour les observer directement, sans grillage au milieu. C’est assez cool. Nan, c’est même carrément cool. On a bien passé un quart d’heure dans l’un d’eux pour observer ces espèces de petits perroquets dont j’ai pas retenu le nom, tellement bruyants et chou et belliqueux, qui se foutaient sur la gueule entre deux parades nuptiales (ouais c’est la saison, ici, on a bien assisté à au moins trois viols de canettes. Les pauvres). Pour un peu, on aurait presque pu les toucher et les prendre sur nos épaules, dans le genre pas sauvage. Mention spéciale au cacatoès qui crie « HELLOOOO ».







Bref, ce zoo était cool. C’est pas mon préféré, mais rien que pour les oiseaux et la furtive apparition du kiwi, je lève mes deux pouces. 

Demain soir, direction le North shore pour débuter avec la famille. 
Souhaitez-moi bonne chance.


Cet oiseau s'appelle un kaka.





• Jour 12
Mercredi 24 septembre

Un radieux soleil brille sur Auckland, sans un nuage pour venir troubler le bleu du ciel. 
SOYONS FOUS, SORTONS SANS VESTE DE PLUIE.

Aujourd'hui est mon dernier jour sur Auckland city. Pour autant, je me sens nauséeuse, faible et fatiguée. J'ai dormi jusqu'à 10h, y a toujours pas internet et pas moyen pour moi, donc, d'aller trouver du réconfort auprès de ma mère avant qu'elle se couche. J'aurais aimé lui parler, pourtant. Je flippe. Question d'habitude. Bien sûr que j'en suis capable, mais bon, quand même, investir une famille d'inconnus sans plus de préambule a de quoi faire flipper. Non ? Oui je les aime bien, oui le courant est bien passé. Oui les filles sont adorables, oui s'occuper d'elles sera facile, elles m'aiment déjà. Ça n'empêche pas l'angoisse de former une grosse (très grosse) boule dans ma gorge.
C'est surtout les premiers jours qui me font peur. Normal. La mère sera avec moi, étant donné qu'elle ne reprend le travail que le 2 octobre. Pendant le temps d'école, ça ne me pose pas de problème. Mais les vacances commencent samedi. Pendant trois jours, je vais devoir faire mes preuves en m'occupant des filles toute la journée, leur préparer des repas suivant un mode de vie que je ne connais pas encore (quoi, cinq repas par jour mais vous êtes sérieux ?) avec la mère à mes côtés. Rassurant, certes, mais elle va me scruter aux rayons laser. Putain ce que j'ai peur.

J’ai l’impression, depuis mon arrivée ici, de passer mon temps à flipper. Y a plus reluisant comme image, genre celle du super-héros sans peur et sans reproche qui a osé quitter famille et patrie pour partir seule… ça en jette, ça, auprès des copains. Sauf que je ne suis définitivement pas un super-héros, et aucune des personnes que j’ai pu croiser non plus.
Retenez bien ça, si vous prévoyez de voyager seul et longtemps en WHV, un jour : aussi excitant soit-il, voyager n’a rien de facile. Le doute, la solitude, l’instabilité… oui, le monde est à vous et vous ouvre les bras, tout devient possible et l’inconnu a de quoi griser. Mais vous n’échapperez pas à quelques sentiments négatifs, aussi heureux que vous puissiez être. Partir de chez soi est dur ; ne pas y rentrer au premier coup de blues l’est encore plus. Et on a beau garder en tête qu’on est en train de réaliser son rêve, parfois, ça ne suffira pas.

Bref, j’ai bien essayé de sortir un peu aujourd’hui, afin de profiter de l’incroyable beau temps qui règne sur Auckland pour lui dire un petit « au revoir » (bon, je vais vraiment pas loin, hein, mais ça sera plus pareil), mais non. Toujours trop de stress. Alors retour à l’auberge pour une sieste.

À 17h30, Raz est venu me chercher. Raz, le père de famille, dont le nom fait tourner en boucle « Rien à Zignaler » dans ma tête et c’est très chiant. Mais donc, il est cool. Quelques au revoir à mes roommates qui vont décidément me manquer (j’avais commencé à me faire à cette petite routine), et direction le nord de la ville et ses luxueux quartiers résidentiels.
Je me suis faite bombarder de questions. En mode éclair qui ne laisse pas le temps de réfléchir. Ton plat préféré ? Les crêpes. Ta musique préférée ? Le rock indé. Ton tv-show préféré ? Doctor Who. Ce que tu préfères faire de ton temps libre ? Dessiner. Ta couleur préférée ? Toutes. En vrai, je préfère Game of Thrones à Doctor Who, et de loin (surtout depuis le nouveau docteur. Il est géant, mais les intrigues des épisodes… bref). Et pendant mon temps libre j’aime vraiment beaucoup ne rien faire du tout et larver sur le lit.
Au passage, on s’arrête dans un gros supermarché discount du nom de Pak n’ Save, l’équivalent de notre Leader Price je dirais, tellement huge avec trouze mille produits différents et chelou. Par exemple, ils ont un rayon entier consacré au pain de mie. Non, aux pains de mie. On a échappé de peu à celui aux raisins secs et noix de coco.

La tension redescend un peu quand on arrive dans la maison. Les filles se jettent dans mes bras. Le chien aussi. Elles me conduisent à ma chambre (j’ai un lit doubleuh)(et ma salle de bains-euh) puis on enchaîne directement sur le repas. Il est 18h30, et ce n’est définitivement pas une heure pour manger des brocolis. Ni du boeuf pané au cumin. Ça fait deux semaines que je ne mange pas le soir, autant vous dire que j’ai très vite eu la gerbe. Heureusement, ils comprennent, ils ont déjà eu des au pairs européennes et savent qu’on ne mange pas beaucoup le soir… par rapport à eux. Parce qu’en Nouvelle-Zélande, le repas du soir, c’est le plus important. Yurk. Je vais avoir du mal à me faire à cette habitude, surtout avec l’été qui arrive. 
Va falloir que je fasse de Google mon meilleur ami, histoire de trouver des trucs légers et bons et équilibrés (PAHAHAHAHA) à faire aux filles. 
D’ailleurs j’en appelle à votre générosité : si vous avez des recettes simples qui font manger des légumes aux enfants, je prends ! Z’êtes bien aimables. La nourriture est bien ce qui me stresse le plus. Surtout quand tu vois que Suji, la mère, cuisine des gâteaux au chocolat avec le vrai glaçage rose et les petites déco qui vont avec… pouhouhou.

Enfin, on verra. Mais je pense, sincèrement, que j’ai eu beaucoup de chance de tomber sur cette famille. J'ai pas dit tout ce que j'avais à dire aujourd'hui. Mais pour être honnête, je suis crevée, j'en peux plus. Et il est déjà 23h46, ohlala.



6 commentaires:

  1. LES PERROQUETS SE BATTENT ?
    Hélas, les viols de canette, ça s'est déjà vu... ça s'est vu...
    Superbe ce kiwi.

    (s'ils aiment le cumin, tu peux les épater avec du caviar d'aubergines au cumin. c'est très facile à faire, ça se mange froid sur des tartines de pain de mie à whatever the fuck they want)

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    1. KRKRKRKR.

      T'as pas idée du prix des aubergines ici, c'est hallucinant. Les légumes sont SUPER CHERS c'est ouf. Et c'est assez drôle d'ailleurs, parce que quand tu te balades dans les rayons, t'as tout qui est super cher, et d'un coup, PAF : Kiwis, 1$ le kilo. Soit 60 cts.

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  2. Meuf si tu veux des recettes de fainéant avec des légumes j'en ai plein. (et même la ratatouille c'est pas bien compliqué, le plus chiant c'est de tout couper.)

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    1. AH MAIS TOUJOURS. Je suis toujours partante pour des recettes de fainéant (déjà, j'ai exporté tes wraps de Zone Franche haha)

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  3. Dans la lignée : je ne retiens qu'un seul truc par article =
    Aujourd'hui j'ai retenu une chose : LE NOM DES PARENTS.

    RAZ et SUJI.

    Putain ça va me faire ma semaine.

    Raz et Suji... Ca s'invente pas, sans déconner !


    By the way : je dis que des conneries mais voilà hein ? Je t'aime très fort quand même !

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    1. Nan mais en vrai c'est Razeen et Sujitha. Quand tu sais d'où ils viennent, c'est pas si étonnant.
      Moi aussi je t'aime fort ! :D

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