19 septembre 2014

Auckland - Je suis en Nouvelle Zélande, bordel.




• Jour 5
Mercredi 17 septembre

J’ai pas de WiFi. 
Pour deux semaines.


OH NON ATTENDEZ EN FAIT SI C’EST GÉNIAL JE CAPTE LE RÉSEAU PUBLIC DE AUCKLAND C’EST 1GB GRATUIT PAR JOUR ET IL MARCHE TROP BIEN. Et dire que l’auberge fournit 1GB par semaine et qu’en plus ça plante toutes les trente secondes.
Attendez, j’ai été trop optimiste. Ça plante aussi.
Le WiFi en Nouvelle-Zélande, donc, ça pue. C’est payant partout, et en plus ça plante de ouf. Et j’ai appris que c’était parce qu’il n’y avait qu’un seul fucking câble qui reliait le pays aux… États Unis. UN câble. La grosse dèche.
Eeeet j’ai deux semaines à passer ici. Fu.cking.bull.shit.

C’est con parce que bon, je comptais chercher les adresses et éplucher les annonces pour un boulot. HAHA. Alors que revoilà la sous-préfète l’angoisse à l’idée de ne pas pouvoir être méga occupée toute la journée.


Aujourd’hui était un jour cool. Vraiment.
Mais je crois que j’aime beaucoup trop commencer mes posts en râlant, c’est tellement moi. Aujourd’hui, donc, c’était le jour où je devais changer d’auberge de jeunesse et me rendre à Takapuna pour obtenir mon numéro IRD.

En un mot comme en cent : j’en ai chié. Mais grave. Je vous parlais des rues vallonnées d’Auckland, bah imaginez-les avec une énorme valise de 25 kilos et une de 6. Et seulement mes deux bras musclés comme le cul de mémé. Oui, c’est bon, l'image est en tête ? J’ai mis au bas mot une demi heure à déménager, alors que c’était à trois rues, OUI MAIS FALLAIT DESCENDRE (cool) MONTER (pas cool) MARCHER CINQ MINUTES EN PENTE TRANSVERSALE (argh ma valise) ET REMONTER TOUTE UNE RUE. Mais je suis donc arrivée au bout de Hobson Street, au Silverfern Backpackers.
C’est une autre ambiance. J’ai été accueillie par une française triste comme la pluie, mais les résidents de l’auberge étaient, eux, tout sourire, sur le panneau d’affichage j’ai vu qu’ils organisaient un barbecue dimanche et que tout le monde pouvait s’y inscrire. 

Mais pas le temps, à peine arrivée je suis repartie pour retrouver ma (désormais ex) roommate, Stefanie, avant de monter dans le bus pour Takapuna.


Comment vous dire… c’était super.
Takapuna est une petite ville par laquelle on accède via le Auckland Bridge et qui fait face à Auckland et sa skyline. Les maisons sont très typées américaines, c’est chou comme tout. Et depuis la plage…


Tadaaaa !

Le volcan Rangitoto. Si toi aussi ça t’évoque davantage le surnom d’un petit garçon que celui d’un fier volcan éteint tape dans tes mains. Clap clap.
C’est beau. Le paysage est beau. La plage est belle, l’eau est belle. Les maisons derrière sont belles. On a eu un… un petit moment d’égarement quand on s’est mises à courir en criant « THIS IS NEW ZEALAAAAAND (bitches) ! »


Vraiment belles. Pour un peu je me serai crue en Floride.
Ou dans Desperate housewives.


Bref. Pour la première fois depuis mon arrivée, je me suis sentie vraiment bien et à ma place. J’ai enfin réalisé pour de vrai que j’accomplissais l’un des plus grands rêves de ma vie. 
J’ai respiré.


Par la suite, on s’est paumée dans les quartiers résidentiels de Takapuna et on s’est résolue à faire demi-tour quand on est entrée dans Devoport. Devonport, c’est la ville depuis laquelle on a une vue frontale imprenable sur la skyline d’Auckland. On aurait bien aimé y aller, mais c’était plus loin que prévu, on commençait à fatiguer et on avait faim. Alors demi-tour, et direction Takapuna centre.

Quelques errances dans un centre commercial nommé Farm plus tard, on a atterri dans un charmant petit art-café-restaurant du nom d’An.ti.do.te, aménagé dans des anciens garages visiblement, avec une véranda remplie de plantes vertes et de panneaux « cours de dessin le vendredi à 7.00 pm » « exposition de peintures à l’huile la semaine prochaine » « réservez votre cours de poterie avec Mandy au 022… » Tellement choupinet et serein qu’on y serait bien restée.



Et puis finalement, vers 16h, on brise la bulle d’été et de quiétude et on retourne à Auckland. Où il pleut (ah j’ai pas dit, mais on s’est pris la pluie six fois à Takapuna, j’ai compté).
Stefanie a trouvé un poste à Rotorua, dans une auberge de jeunesse où elle va bosser contre le logement 5h par jour, 5 jours par semaine, à la réception. C’est cool pour elle, ça lui permettra de se trouver un temps partiel en ville pour gagner des sous. J’ai beau envisager sans cesse cette option moi aussi, parce que ce genre de travail typiquement pour les backpackers est légion partout dans le pays, je n’arrive pas à m’y intéresser. Pourtant, je sais que c’est ce que j’aurais intérêt à faire si je veux bouger et m’attarder un peu partout. Mais non. Je crois bien que je ne veux pas bouger et rester quelques semaines par-ci par-là. J’ai vraiment besoin d’un endroit où me poser. Je ne suis définitivement pas si aventurière que ça.
Quelques adieux, et retour au Silverfern.


Et là, c’est le drame.
Ma chambre donne directement sur la route. Bon, à la limite. Il n’y a plus de lit du bas disponible, et ceux du haut ont genre zéro barrière pour t’empêcher de tomber, pas même à la tête. La meuf qui loge sous mon lit a laissé exploser sa valise partout, et ses fringues dégagent une odeur âcre qui pique vraiment le nez. Mes roommates rentrent les unes après les autres ; aucune ne répond à mes salutations. Ma couverture n’en est pas une, ça a l’épaisseur d’une serviette de bain et on voit à travers les mailles. 
Je commence à angoisser pour demain, ah oui je vous ai pas raconté : j’ai trouvé une annonce cool sur le groupe Facebook Les Français à Auckland. Un job dans un café sympathique pas très loin du zoo, disponible dans même pas dix jours. Ça serait super. Mais je sais pas, je le sens pas trop. Y a un truc qui me chiffonne. Ou alors c’est mon imagination dévorante qui s’emballe encore. Calmons-nous.

Mais non.
La meuf sous moi se tourne et se retourne dans son lit. Rien de grave. Sauf que du coup, je bouge aussi. Beaucoup. Façon dernier étage d’un building japonais en plein tremblement de terre. Et je rappelle que j’ai pas de barrière et que j’ai le vertige. 
Elle a mis à charger son téléphone. Le voyant diffuse sa lumière partout dans la pièce. Elle est malade. Elle tousse beaucoup. Elle a l’air d’en chier, et on dirait bien que ça la gave, parce qu’elle jure à chaque fois que ses tripes menacent de lui sortir par la bouche. Charmant, je sais, je confirme.
Le bruit de la route est très prenant. Mon lit serait installé directement sur le trottoir que ça ne serait pas différent. Pourquoi j’ai oublié mes boulquies…

C’est con, j’avais un bon feeling avec cette auberge de jeunesse.



• Le point infos

• Le numéro IRD, c'est obligatoire pour travailler, et ça met entre 7 et 10 jours à s'obtenir. Donc c'est l'une des premières choses à faire en arrivant. Pour l'avoir, il faut une photocopie du passeport, une du permis de conduire international (j'insiste : le permis français ne marche pas), une du visa, une lettre de la banque qui atteste qu'on a bien une adresse dans le pays, et remplir le formulaire IRD qu'on trouve dans toutes les KiwiBank (la poste, en fait)

• Si on a pas tous les documents, pas de panique : on appelle le numéro sur le formulaire et on prend rendez-vous. Après, faudra se rendre à Takapuna, comme bibi, avec les documents qu'on a et ça prend en tout et pour tout deux minutes. En fait, ils ont juste besoin de vous voir en personne pour contrôler votre identité. Si vous n'avez pas encore d'adresse, un simple coup de fil dans la semaine vous permettra d'obtenir votre numéro IRD.




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