20 septembre 2014

Auckland - Acclimatation, putain.




• Jour 6
Jeudi 18 septembre

C’est fou comme je suis lunatique.

Je veux dire, en temps normal je le suis déjà beaucoup, oui je sais merci je me soigne. Mais là, mon humeur est aussi changeante que le temps, et vous n’imaginez pas à quel point il est capricieux celui-là. J’en parle pas assez dans mes posts.

Hier soir, j’étais toute excitée à l’idée d’aller à mon entretien ce matin, même si de plus en plus circonspecte. Le pair m’intéresse toujours, mais je n’exclus pas la possibilité de travailler « pour de vrai », trouver une colocation et tout. C’était mon idée de départ, après tout.


J’ai passé la pire nuit de ma vie.
J’ai pas mal hésité avant de lui accorder ce qualificatif, mais si, pour de vrai, juré. J’ai réussi à m’endormir vers 22h, je crois. À 23h13, l’autre du dessous a eu une quinte de toux difficile, et je ne me suis pas rendormie avant 1h du matin. J’ai eu méga froid. Pas moyen de trouver une position confortable. Je me suis difficilement réveillée à 6h10 après un sommeil entrecoupé par le froid et les sirènes de police (sérieux bros, le double vitrage ça vous tente pas dans votre pays ? Vraiment pas ?) bref… j’aurais dormi sur le trottoir que ça n’aurait pas été différent.

J’ai sauté sous la douche et j’y suis restée une bonne grosse demi-heure (je suis pas très éco-friendly quand je crève de froid), après quoi j’ai sauté dans un bus pour rejoindre le café français. Je vais être brève : c’était naze. L’ambiance était cool, le café en lui-même charmant, je suis pas trop mauvaise pour faire des crêpes sur le gros machin, là, mais non, désolée ça ne va pas le faire. Déjà, c’est que pour deux jours par semaine, et ça s’arrêtait juste avant Noël. Ensuite, désolée, mais j’ai juste pas envie de travailler avec des Français quoi… je suis pas partie à 20 000 km pour ça, pour parler aux gens avec un accent à couper au couteau parce qu’ils « trouvent ça mignon donc faut faire exprès »… non.

Je suis rentrée, et ça a été un genre de chute libre en Enfer. 
En fait, je sais pas trop ce qui m’est arrivé, mais ça n’allait pas du tout. La mauvaise nuit, sans doute. L’ambiance pourrie de la chambre ensuite. Mon espoir de boulot parfait qui s’envolait. Je me suis roulée en boule et… et ben après j’ai lutté pour trouver la force de me remettre à bouger, tant l’angoisse me tétanisait. Je crois n’avoir jamais dû fournir un effort aussi colossal pour me sortir d’un état d’esprit dont je ne suis pas coutumière. C’était horrible et j’ai vraiment cru que je n’allais pas y arriver et mourir d’angoisse sur place.

Le fait étant que je n’avais pas le choix… vers 14h, je suis sortie de mon lit et j’ai filé à Work n Holiday profiter d’un WiFi potable. J’y ai passé une heure. Une heure reposante, durant laquelle je me suis imprégnée de la sérénité du lieu, enfoncée dans un gros canapé confortable en cuir, avec, en fond sonore, les musiques éthérées des vidéos promotionnelles qui passaient sur l’écran. De quoi redonner le moral.
J’ai trouvé une offre au pair parfaite, mais un peu loin. Vers Rotorua, à 4h d’Auckland, une famille de fermiers qui cherchent quelqu’un jusque début janvier. 

Un rapide coup de téléphone et je suis rentrée, le coeur en joie, pour une conversation Skype avec la mère, avec qui j’ai eu un contact extra. Mais bien sûr, c’était trop beau… malgré une conversation au poil, la famille reçoit déjà la visite d’une fille samedi, envoyée par une agence. Étant donné qu’ils ont payé cette agence pour les mettre en relation avec des postulants, ils sont obligés de lui donner le poste si d’aventure le lieu et la famille lui plaisaient. Réponse dimanche.

J’étais beaucoup trop épuisée par ce matin pour me laisser retomber dans le même cercle infernal. Alors j’ai commencé à envoyer des postulations un peu partout pour des jobs en auberge de jeunesse, dans le nord, en échange du logement. Pour commencer, c’est la meilleure solution. Même si c’est pas ce que je cherche, ça ne peut pas être mauvais à prendre.

Ah, oui et : j’ai obtenu une autre couverture et j’ai fermé la fenêtre qui était restée entrouverte.





• Jour 7
Vendredi 19 septembre

Qu’est-ce que j’ai bien dormi.
Putain, c’était magique.

Pas grand chose à dire, j’avoue qu’aujourd’hui j’ai pas fait grand chose. Enfin, à part éplucher les offres d’emploi, je veux dire. J’ai trouvé une annonce cool de fille au pair pour 4 mois (maman, arrête de rire je te dis que je peux le faire) un peu au nord d’Auckland, pas loin de Takapuna en fait. L’endroit où y a des maisons chou, oui voilà. La dame était très intéressée, parce que les agences de placement sont trop lentes à son goût. Je la rencontre dimanche.
J’ai pas un aussi bon contact qu’avec la famille de Rotorua, mais ça passe, on verra bien. Puis c’est pile ce que je cherchais.

Ah, si : j’ai poireauté des plombes à la banque pour récupérer ma carte de crédit. Elle est toute jaune et noire, on dirait Pikachu, je l’aime bien.
Je suis allée me perdre dans un centre commercial aussi, avec un truc énorme appelé the Warehouse au dernier étage. C’est un mélange de Gifi, Leclerc et son espace culturel, Monsieur Bricolage et la Halle aux vêtements, et c’est vraiment très déroutant. On m’a dit qu’il y avait de tout, pas cher, alors j’ai espéré y trouver des pâtes. Bah non. J’ai trouvé du chocolat Wonka, par contre, et du vrai gel douche, parce que le savon ça va cinq minutes mais faut pas déconner.

Deux nouvelles personnes sont arrivées dans la chambre.
Et, surpriiiiiise, l’une d’elle est Française ! Le courant est passé direct avec les deux, c’était cool. On a passé la soirée à papoter.
Ça fait du bien d’avoir un peu une vraie ambiance de backpackers, plutôt qu’une multitude de tronches d’enterrement pas aimables qui donnent envie de se pendre. Ça rend plus optimiste.

Et du coup, je me dis que quel que soit le résultat du pair, si dans deux semaines je n’ai rien, je pars dans le Northland bosser en auberge de jeunesse contre le logement. C’est pas l’idéal, mais après tout, hein, fuck, j’ai pas envie de me faire un ulcère. 
Tout ira bien.





• Jour 8
Samedi 20 septembre

CHAMPAGNE, ça fait une semaine que je suis là !
Remise du décalage horaire (enfin), un peu moins paumée, déjà un peu plus acclimatée, je me suis réveillée d’une autre bonne nuit de sommeil parsemée de rêves de fou furieux que même sous champi tu vois pas ça (comme chaque nuit depuis mon arrivée. J’en fais rarement des comme ça)… sous la pluie. 
NON ÇA ALORS SANS DÉCONNER, LA PLUIE À AUCKLAND T’ES SÛRE.

Et en fait, comme c’est Auckland, un grand soleil brillait vingt minutes plus tard.
Avec ma roommate française, Louise, on s’est ruée dehors en se disant que ça pourrait être cool de prendre un petit déjeuner ensemble et de découvrir un peu Auckland, parce que c’est vrai que c’est triste de le faire tout seul (je confirme). C’est ainsi qu’à 10h30, on s’est enfilée un bon gros hot dog de chez Wendy’s. 
Bah quoi.

Puis une petite descente sur les docks, du côté des ferries, où j’ai grappillé des tonnes de prospectus sur comment se rendre à Narnia (la péninsule de Coromandel, tadadum), avant de nous rendre au bout des quais noircis par la foule, de laquelle s’élevait une musique digne de « Sous l’océan » de La Petite Sirène. Et là, surfruiiiise : un regroupement de cinq écoles de musique des différents quartiers d’Auckland présentaient un concert. Une tonne de tout petits enfants qui jouaient de gros xylophones en bois (non, j’ai pas Googlé le nom, Google est capricieux), dont le son emplissait tout l’espace.
Tellement… aw. Dans le genre qui prend aux tripes, et qui rend optimiste.

Après ça, profitant du beau temps qui semblait vouloir durer (hourraaaa), direction la Sky Tower d’Auckland. On y entre par une boutique de souvenirs, l’ambiance est incroyablement relax, là encore les vendeurs te demandent « comment ça va aujourd’hui », et te répondent « relax, on a le temps » quand tu galères à trouver ton portefeuille au fin fond de ton sac à dos.

Alors que dire sur la Sky Tower… C’EST HAUT PUTAIN. 
Mais ça en vaut définitivement le coup, surtout quand le ciel est aussi dégagé que possible. Toujours dans une ambiance d’une zénitude wahou, les gens s’appuyaient contre les vitres inclinées (gros malades) marchaient sur les fenêtres au sol, un employé qui gère l’ascenseur proposait de te prendre en photo devant le panorama… et puis on est montée ENCORE PLUS HAUT. 
Bref, je vais pas m’éterniser sur la vue de malade, sur la pluie qu’on a vu arriver au grand galop, sur l’arc-en-ciel qui a suivi, mais juste pour que vous le sachiez : la Sky Tower, si vous allez à Auckland, faites-là, elle en vaut définitivement la peine. Et puis vous ressortez de là en étant détendu comme après une heure dans un SPA.
Enfin, c’est l’impression que j’ai eue.

Eeeet c’est l’heure de goûter. Un petit Dunkin Donuts emporté dans un petit parc-volcan adjacent, qu’on déguste en profitant de la chaleur du soleil. 
Louise est jeune. Elle a l’âge de ma soeur, en fait, et elle a ce don génial de ne pas du tout souffrir ni du décalage horaire ni du stress. Je l’admire et l’envie, et je me dis que j’aurais peut-être dû partir plus tôt, quand j’étais encore un peu plus insouciante.
Ça me rappelle que le Chaboudin doit me rejoindre, et que, d’ici là, je dois trouver de quoi gagner des sous. Ça me rappelle mon entretien de demain, et ma rencontre avec la famille. J’ai peur. Et s’ils ne m’aiment pas ? Si moi je ne les aime pas ? Pire : s’ils me demandent de cuisiner des légumes ? Par moments, je me sens l’âme d’une Mary Poppins ; d’autres, plus nombreux, me renvoient une image de moi que je n’aime pas, celle d’une meuf incapable de se prendre en main seule quand il s’agit de manger et sortir, et qui ne voit pas comment elle arriverait à le faire pour deux petites filles.
Mais je sais que j’en suis capable. Il le faut, du moins.

J’ai parfois la sensation furtive que je vais passer à côté de mon visa.
La plupart des gens ne viennent pas pour rester coincés au même endroit trop longtemps, mais pour rencontrer des gens, bouger, découvrir des choses avec ceux qu’ils auront rencontré sur la route. C’est ce que j’aurais dû faire, en théorie, c’est comme ça que c’est censé se passer. 
Il me suffit de penser à ma soeur qui viendra vivre tout ça avec moi pour me relaxer. Il faut que je planifie tout ça. Un road trip d’un mois, un mois et demi, deux mois ? Aucune idée. Mais ça sera le pied.
J’ai hâte d’être à demain.


J'ai même rajouté un sticker pour fêter ça.



• Le point infos

• L’entrée à la Sky Tower coûte 28 NZD, soit environ 17 euros. C’est un peu cher, mais ça serait dommage de passer à côté.

• Les parcs d’Auckland sont, je crois, presque tous des anciens volcans. Depuis la tour, on en a vu des tonnes, et comme le dénivelé est trop important, évidemment, aucun bâtiment n’a été construit dessus. Ce sont donc tous des espaces verts, recouverts d’arbres, dans lesquels il fait bon se promener (et nourrir les goélands qui viennent te racketter avec leurs petits yeux méchants).

• Si vous avez un WiFi pourri dans votre backpackers, la librairie du centre ville est ouverte jusqu’à 20h et vous offre une heure d’internet gratuite. Ils peuvent même vous prêter des ordinateurs ! Sinon, vous avez toujours des hotspots accessibles quelque part, 30 min au Starbucks et des free access limités dans certains cafés.

• Ne laissez pas sécher votre jean sur le rebord de la fenêtre, même si vous êtes au deuxième étage : le vent l’emportera.
Et tout disparaîtra. Haha, haha, ha.



2 commentaires:

  1. Je suis jalouse. Moi aussi je veux une carte Pikachu !

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  2. Yo ma poule. Bon j'ai l'impression que ça va déjà un peu mieux. Relaaaaaax, coool. Respire, ZEN !
    Anyway, comme je te l'ai dis, RIEN ne presse. Fais les choses tranquillement, une par une.
    T'as un entretien pour une famille au pair ? Cool. C'est pas vraiment ce que tu voulais au début ? On s'en fout. L'avantage c'est que tu seras posée, dans un endroit calme, en dehors de l'ambiance Backpackers (parce qu'on a beau dire mais tous ces mecs qui cherchent du boulot en même temps que toi, ça doit créer un environnement quand même BIEN stressant). Donc tu vas prendre du recul.
    C'est ça en fait, tu as besoin de prendre du recul.

    Donc au pair c'est cool, tu vas être péperre, JUSTE LE TEMPS de retomber sur tes pieds, de t'acclimater au mode de vie néo-zélandais. On peut pas arriver dans un pays et demander du jour au lendemain à y bosser, en espérant que ça va rouler. NON. D'abord tu dois connaître l'environnement dans lequel tu vas vivre. Et j'te parle pas de visiter la ville. J'te parle de connaître les gens, leur mode de vie, de pensée, comment ils fonctionnent.
    Et je trouve que le pair est une excellente alternative POUR COMMENCER. Tu pigeras bien vite comment ces gens-là vivent, du coup tu arriveras plus sereine à de futurs entretiens parce que t'auras DEJA un pied dans le mode de vie néo-zélandais. Du coup y'aura une barrière de franchie entre toi et tes interlocuteurs. Pigée ? Alors zen. Respire.

    Sans compter que tu seras logée et nourrie, donc ça te permet de pas gaspiller tes sous trop vite. Vraiment c'est une solution extra.

    ENSUITE quand t'auras un peu habitué à ce mode de vie (3 à 4 semaines), là tu commenceras à chercher du taff, celui de tes rêves, et tu le fairas de façon plus posée, plus calme. PIGEE ? Alors respire meuf. Et fais attention à ces putains de REINS !

    Après j'vais te dire un truc ma poule, dans le pire du pire des cas, est-ce que t'es prisonnière de la Nouvelle-Zélande ? Non. Tu as cette liberté incroyable qui est de pouvoir se dire : " Je me casse QUAND JE VEUX. ". Tu l'as dis toi-même, pas la peine de te faire un ulcère. Alors dès que tu en as marre, tu te casses point. Ou alors tu décides de rester moins longtemps que prévu mais de faire QUE du tourisme (et ça aussi ça en jette sa mère!). Tes plans, tu peux pas les connaître à l'avance. Alors vis au jour le jour et dis toi que tu es LIBRE de faire ce que tu veux.

    PIGEE ?

    Bon, alors maintenant va t'acoquiner avec des Maoris, parce que t'es quand même un peu venue pour ça à la base !

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