16 décembre 2014

L'été, mais ouais c'est ça.

• Jour 95
Mardi 17 décembre


EEEEEH MERDE. Quand je disais que j’oubliais d’écrire.
Non mais c’est pas ma faute, c’est eux là, mes éditeurs, le NaNoWriMo, les enfants, tout ça, ça occupe mes journées et dès que j’ai du temps libre je fais ça et puis merdeuh. Bon, ça fait trois mois que je suis ici. Soit la moitié de mon temps.

Et qu’est-ce que j’ai à en dire ?

Banana.




Non, sérieusement ? Pfrt, j’en sais rien. C’est assez bizarre, parce qu’autant en voyant les photos de mes copines rencontrées à mon arrivée, j’ai l’impression de m’encroûter et de rater le plus intéressant de l’expérience, autant de l’autre côté, bah je suis super contente de pouvoir découvrir le pays sous son vrai angle. Celui dans lequel on fait les courses à Pak’n Save en achetant local, où on en apprend plus sur la politique qui privilégie les Britanniques, l’état d’esprit général des Kiwis et pas seulement le côté amical qu’ils montrent en surface, les sorties d’école et les assemblées chaque vendredi où on chante l’hymne national, les pages de pub à outrance à la télé… niveau expérience sociologique, j’aime bien. Au moins je suis en totale immersion.

Allez, explicitons :

   • À poste égal, en Nouvelle-Zélande, une personne avec un passeport anglais sera mieux payée qu’une autre. Oui, même qu’un Kiwi de Kiwilie. Tout le monde le sait, le gouvernement ne s’en cache pas, et ça n’a l’air de révolter personne. 
   • D’ailleurs, rares sont les Anglais à demander la nationalité néo-zélandaise (après cinq ans de résidence dans le pays) : apparemment, ils préfèrent garder leur passeport d’origine, qui leur confère plus de droits. Apparemment. 
    • L’hymne national néo-zélandais déboîte du cul. Il est en deux langues, en Maori et en Anglais, et putain ce que c’est beau. J’aime bien aller aux assemblées de l’école juste pour le chanter. Assemblées ô combien inutiles, d’ailleurs, mais je ferai peut-être un article spécial sur « l’école primaire en Kiwilie c’est n’importe quoi ». Rappelez-moi de le faire.
   • Les kiwis sont gentils et bien élevés. Ils font beaucoup d’efforts pour se rappeler de détails et montrer qu’ils s’intéressent à nous. Mais, hélas, parce que ce sont des gentlemen, les kiwis sont un peu hypocrites, aussi. Ils n’osent pas dire quand quelque chose ne leur va pas. La franchise c’est pas leur truc.
    • À cette heure-ci, je suis en train de regarder Harry Potter and the Deathly Hallows partie 1 sur la chaîne One et, sans déconner, Y A DES PUBS TOUTES LES CINQ MINUTES BORDEL. Enfin non, toutes les quinze minutes. C’est d’un relou.
    • Niveau local, je suis amoureuse de la limonade L&P. La meilleure limonade du MONDE, qu’on ne trouve qu’en NZ, à mon grand désespoir. Les kiwis sont délicieux, aussi, mais je sais pas si c’est l’effet « je suis au pays du kiwi » qui me donne l’impression qu’ils sont meilleurs ou pas.
   • Il fait un temps de merde à Auckland depuis une semaine. Juste à Auckland. Partout ailleurs il fait grand beau. Je vais pleurer.




J’ai quand même hâte de terminer.

J’aime beaucoup ces gamines. Mais putain, je VEUX ma liberté, je veux partir en Australie (dans un moiiis), je veux revenir à Auckland et y retrouver mon Boudin, puis partir enfin visiter ce pays. J’en ai marre de passer mon temps dans une maison que je ne peux pas quitter parce qu’il n’y a pas une seule fucking ligne de bus à moins d’une heure de marche.
Voilà.


Bon, à part ça, depuis plus d’un mois que j’ai rien posté, quoi de neuf.
Eh bien. 


Le 23 novembre, après que mes nouvelles connaissances françaises m’aient gentiment posé un lapin, je me suis retrouvée à me balader seule dans Auckland central comme une âme en peine… et finalement, j’ai été rejointe par l’adorable Erin. 

Je sais pas si je vous ai parlé d’Erin ? Erin est la fille des meilleurs amis de ma famille, elle a 20 ans et elle est juste adorable. Du genre profondément gentille et très croyante, qui ne jure que par l’aide et le partage, comme ses parents. Des gens incroyables. Bref, donc oui, elle a appris que j’étais toute seule (Suji, a dû l’appeler sans doute, grmblmblmbl, mind your own life during week-ends, would you, week-ends are mine) et comme elle se faisait chier, elle m’a rejointe.
Après la plus énorme part de pizza que j’ai jamais mangée chez Sal’s pizza et un petit trajet en train, on a échoué au centre commercial de Silvia Park, dans la banlieue d’Auckland, en espérant se protéger de LA PLUIE et oooh, en fait Silvia Park c’est à ciel ouvert. Pas grave, on est allé voir le nouveau Hunger Games, du coup (long et chiant, mais j’ai tout compris, whouuu).


Les rennes géants de Silvia park. Joli.

La part de pizza en question, imaginez la pizza entière.


Le week-end suivant, après un second et dernier lapin, je suis allée laver aux hot pools de Waiwera avec la famille, profitant du beau temps (!!!) pour aller prendre quelques coups de soleil. Bon en fait non, il ne faisait pas beau. Mais au moins il ne pleuvait pas.


Et le week-end d’après, début décembre, direction la Kauri Coast avec la famille et deux autres familles amies de la famille (tellement de familles) pour une nuit de camping à trois heures au nord d’Auckland. Je vais la faire courte : c’était un super week-end. Relaxant, amusant même si, allez savoir pourquoi, l’homesickness a décidé de me fondre dessus pile ces jours-là. 

J’ai vu mes premiers glow worms (les mêmes qu’on trouve dans les fameuses grottes de Waitomo et un peu partout en NZ).


Et, surtout, je me suis baladée dans une forêt de kauris. Les kauris, ce sont des arbres immenses, très hauts, très gros, très VIEUX (certains ont plus de 1200 ans) qui sont en train de disparaître à cause d’une maladie qui les tue, et à laquelle on ne trouve pas de cure. Ce sont un peu des emblèmes du pays, et ça fait quelque chose de se balader là-dedans. 
Déjà parce qu’ils sont « parqués », et qu’on ne peut accéder à la forêt que par un endroit qui nécessite de désinfecter consciencieusement ses semelles à l’entrée et à la sortie pour minimiser les risques de contamination. Ensuite parce qu’on est obligés de suivre un chemin de bois surélevé qui fait le tour de la forêt, toujours pour éviter le maximum de contacts avec les arbres. Et puis enfin parce que, putain, que c’est prenant, comme ambiance.

Quelques photos, pour la peine.










Et un arbre de Noël néo-zélandais en fleurs en prime !
Un pohutukawa, donc. Qui ne fleurit que pour Noël, that's why.



Et puis pour finir, le week-end dernier, j’ai passé mon samedi à bosser comme barmaid pour le festival Raggamuffin, un festival de… ragga, bien joué, rempli de maoris tatoués de partout et avec un taux de weed dans le sang aléatoire. C’ÉTAIT COOL. J’ai jamais eu autant de gens qui m’ont dit qu’ils m’aimaient que ce jour-là. 
J’en ai aussi une qui m’a dit, après que je lui ai expliqué que, non, la limite c’est quatre bières maximum par personne par achat, « WHAT, ARE YOU FUCKING KIDDING ME ? I’M FAMOUS ! » (Tu te fous de ma gueule ? Je suis célèbre !) Well, pas moi, bisou. 
Y a aussi ce mec qui s’est ramené torse nu avec une feuille de canabis tatouée sur son nombril, tellement énorme mais comment tu veux que je regarde autre chose dude.
J’ai aussi rencontré l’homme de ma vie. Dommage qu’il ait eu trois grammes dans chaque œil et qu’il était accompagné de sa copine.


Et maintenant ?
Maintenant, la fin approche ! Dans deux jours, c’est les vacances d’été. Je vais avoir les filles toute la journée, adieu dessin et siestes. Samedi, j’ai mes courses de Noël à faire. Dans une semaine, c’est Noël. Dans dix jours, je pars camper trois jours avec la famille à Tauranga, destination qu’ils ont choisie pour moi, parce que c’est pas sur mon itinéraire du mois prochain. Mais oui ils sont chou. Dans deux semaines, c’est nouvel an. Que je vais passer à babysitter, et ça tu vois c’est triste j’aurais bien aimé voir le feu d’artifice dans à Auckland, mais tant pis. 
Et dans trois semaines, je pars en Australie.

Et je sais pas du tout ce que je vais y faire. Je veux dire, à part prendre trouze mille photos de l’opéra de Sydney, larver sur la plage à Surfer’s Paradise et aller câliner des koalas à Brisbane.


ET DANS 39 JOURS, MON BOUDIN ARRIVE.


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